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Après la fermeture de la SUCAF : la ville de Ngakobo plongée dans la détresse

Après la fermeture de la SUCAF : la ville de Ngakobo plongée dans la détresse

 

La rue qui passe devant l'hôpital de Ngakobo, dans la Ouaka, en République centrafricaine. CopyrightCNC
La rue qui passe devant l’hôpital de Ngakobo, dans la Ouaka, en République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 17 août 2023 (CNC) – La fermeture de l’usine de la Société Sucrière Centrafricaine (SUCAF) à Ngakobo a engendré une série de conséquences désastreuses pour la vie des habitants de cette localité, située à plus de 60 km de Bambari. Avant cette cessation d’activité, l’entreprise jouait un rôle essentiel dans la communauté, en offrant des avantages sociaux qui touchaient divers aspects de la vie quotidienne des habitants.

 

L’un des avantages clés dont bénéficiait la population locale était l’accès gratuit aux soins fournis par l’infirmerie de l’usine. Cet accès à des soins médicaux était d’une importance cruciale dans une région où l’accès aux services de santé est souvent limité. De plus, l’usine prenait en charge les enseignants locaux, garantissant ainsi un niveau d’éducation de base pour les enfants de la région.

 

Cependant, depuis la fermeture de l’usine, les habitants de Ngakobo se retrouvent confrontés à des défis majeurs. Leur pouvoir d’achat limité est mis à rude épreuve par la hausse des prix des produits alimentaires et des biens de première nécessité. Cette situation économique difficile a été aggravée par l’absence d’infrastructures publiques telles que des centres de santé et des sources d’eau potable, ce qui oblige la population à s’appuyer sur des ressources locales limitées telles que l’eau de source et les puits.

 

Le récit de Jean-Fidel Bokassa, notable local, révèle l’ampleur des problèmes auxquels la population est confrontée, notamment les défis liés à l’approvisionnement en carburant, à l’accès aux soins de santé et à l’éducation. La fermeture de l’usine a également eu un impact considérable sur le secteur éducatif, avec la charge désormais pesant sur les parents pour assurer la scolarité de leurs enfants. L’absence de ressources provenant de l’usine a laissé les écoles démunies de matériel et d’enseignants qualifiés, créant ainsi un obstacle majeur à l’apprentissage des jeunes.

 

Sylvie Mo gayo, vice-présidente de l’Association des parents d’élèves de Ngakobo, souligne le rôle crucial que jouait SUCAF dans le domaine éducatif en fournissant des infrastructures et des ressources nécessaires aux écoles. Le manque de moyens de la part des parents et des écoles a conduit à des conditions d’apprentissage précaires, mettant en péril l’avenir éducatif des enfants de Ngakobo.

 

La fermeture de l’usine a également eu un impact sur l’emploi des jeunes, aggravant le chômage dans la région. Simon Pierre Yangunda, président de la jeunesse de Ngakobo, exprime les difficultés rencontrées par les jeunes qui, autrefois, avaient des opportunités d’emploi grâce à l’usine. La perte de ces opportunités a eu des conséquences dévastatrices, affectant non seulement l’économie locale mais aussi la santé mentale et physique des jeunes.

 

Face à cette situation préoccupante, il est crucial que des mesures soient prises pour atténuer les effets de la fermeture de l’usine SUCAF. Le gouvernement a un rôle primordial à jouer en trouvant un repreneur pour relancer les activités de l’usine et en mettant en place des programmes de soutien pour la santé, l’éducation et l’emploi des jeunes à Ngakobo. Il est essentiel que toutes les parties prenantes, y compris les autorités locales, les organisations non gouvernementales et la communauté internationale, collaborent pour restaurer l’équilibre social et économique de Ngakobo, offrant ainsi un avenir meilleur aux habitants de cette région.

 

Par Bertrand Yékoua

 

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