Fraude électorale : L’ANE danse avec les marionnettes du pouvoir
Bangui, 04 août 2023 (CNC) – C’est un véritable spectacle folklorique que nous avons pu observer lors du récent scrutin référendaire initié par le Président de la République Faustin Archange Touadera, le 30 juillet 2023. Loin d’être une danse harmonieuse de démocratie, cette mascarade électorale complètement et hautement illégale a fait naître de nombreuses réactions acerbes, dont celle du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC).
Le code électoral, qui est censé être la partition claire des règles du jeu démocratique, est pourtant bafoué par l’Autorité nationale des élections (ANE) elle-même. L’article 44 de ce code, aussi stupide soit-il, stipule pourtant de manière catégorique que « Le vote pour consultation électorale ou référendaire se déroule à bulletins uniques. » Mais qu’avons-nous pu constater lors de ce spectacle désolant ?
Deux bulletins distincts étaient présents dans les urnes ! Un bulletin blanc pour le “OUI” et un bulletin rouge pour le “NON”. Un véritable défilé de couleurs pour une consultation qui se voulait pourtant simple et unifiée. Cette dissonance entre les règles électorales et la réalité des urnes rend évidente la nullité de ce scrutin référendaire. L’ANE n’a même pas été capable de respecter ses propres contre-textes, dévoilant ainsi son incompétence flagrante et son manque de sérieux.
Mais la question qui se pose alors est la suivante : pourquoi l’autorité nationale des élections s’est-elle adonnée à cette farce grotesque ? La réponse semble claire comme de l’eau boueuse dans un marécage politique. L’ANE est tout simplement soumise à la volonté du gouvernement, réduit à une marionnette désarticulée entre les mains des autorités centrafricaines. En devenant complice de ce scrutin mafieux, elle s’est transformée en une simple extension de l’exécutif, abandonnant toute indépendance et crédibilité.
Il est navrant de constater que dans un pays qui se prétend démocratique, les institutions censées garantir l’équité et la transparence des élections se retrouvent piétinées et dégradées en un ballet macabre d’illégalités. La prétendue danse des fraudes massives orchestrée par l’ANE a dévoilé les ficelles de cette manipulation politique qui ne trompe personne. C’est comme si l’on avait demandé à un groupe de novices de danser un ballet classique : les pas sont hésitants, les mouvements maladroits, et l’ensemble est une cacophonie inaudible.
Face à cette comédie démocratique qui ne fait rire que les acteurs de ce triste spectacle, il est temps de dénoncer ces pirouettes frauduleuses et de réclamer une véritable réforme électorale. Le peuple mérite mieux que d’être pris pour un public naïf assistant à une pièce de théâtre grotesque. La démocratie est une symphonie complexe qui nécessite l’harmonie entre les institutions et le respect scrupuleux des règles établies. L’ANE devrait apprendre que les danses folkloriques ont leur place dans les fêtes traditionnelles, mais pas dans l’exercice démocratique où chaque voix compte et où chaque fraude porte atteinte à la légitimité du pouvoir.
Ceci dit, l’Autorité nationale des élections a réussi à transformer un processus électoral en une pièce de théâtre absurde où les règles sont ignorées et les acteurs dépourvus de crédibilité. Si la situation n’était pas aussi grave, on pourrait presque applaudir cette performance pitoyable. Mais hélas, ce n’est pas le cas. Le peuple centrafricain mérite une démocratie sincère et respectueuse, et il est grand temps que l’ANE arrête de danser avec les marionnettes du pouvoir pour retrouver son rôle essentiel : garantir la voix du peuple, sans artifice ni tricherie.
Par Alain Nzilo
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