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Guerre en Ukraine : le Mali et la Centrafrique restent arrimés à la Russie

Guerre en Ukraine : le Mali et la Centrafrique restent arrimés à la Russie

Texte par: Le monde Afrique
Publié par:Corbeaunews Centrafrique

Dans la défense de la Russie, le Mali et la Centrafrique n’ont pas rejoint l’Erythrée, seule nation africaine à s’être opposée le 2 mars, devant l’Assemblée générale des Nations unies, à la résolution condamnant l’agression de l’Ukraine. Mais leur abstention ne signifie en aucun cas une prise de distance avec leur nouveau partenaire privilégié.

C’est sans surprise qu’a été organisée à Bangui, le 5 mars, l’une des rares manifestations de soutien à l’offensive russe. A Bamako, en dépit de la guerre déclenchée une dizaine de jours plus tôt par Vladimir Poutine, le ministre de la défense et le chef d’état-major de l’armée de l’air, les colonels Sadio Camara et Alou Boï Diarra, n’ont pas jugé nécessaire de reporter un nouveau voyage à Moscou afin, a assuré l’un d’eux à l’AFP, de faire le point des dernières livraisons de matériels militaires à l’armée malienne et évoquer des approvisionnements supplémentaires.

Officiellement, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra et les autorités de transition du Mali se sont gardés de prendre position dans la guerre menée par la Russie en Ukraine, optant en apparence, comme 23 autres pays du continent africain, pour une prudente neutralité. Mais « cette position de non-alignement n’est motivée que par des intérêts immédiats, souligne Paul-Simon Handy de l’Institut d’études de sécurité. Le Mali, qui tente de renouer avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [pour lever le blocus qu’elle lui a imposé], fait attention cette fois à ne pas fâcher ses voisins et l’Europe. Idem pour la Centrafrique, qui s’est rendu compte que Moscou peut l’accompagner dans des campagnes militaires, mais n’apporte pas d’aide financière. »

Pour un maintien des partenariats

La voie est en effet étroite pour ces deux Etats, largement dépendants des subsides européens, qui ont vu la France puis l’Union européenne (UE) suspendre leur assistance budgétaire, en raison notamment de leur association avec les mercenaires du groupe Wagner, l’armée officieuse du Kremlin.

Ainsi, à Bruxelles, lors du dernier sommet UE-Union africaine, le président Touadéra, qui contre toute évidence refuse de reconnaître la présence de ces paramilitaires pourtant actifs depuis cinq ans à ses côtés, a vainement tenté de s’entretenir avec Emmanuel Macron. Le déclenchement de la guerre en Ukraine une semaine plus tard, qui a eu pour effet de ressouder les Occidentaux face à la Russie, ne devrait sûrement pas jouer en faveur d’une normalisation des relations entre Bruxelles et ces deux pays, considérés comme les têtes de pont de l’influence de Moscou en Afrique.

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