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RCA : L’ELECTION DE TOUS LES DANGERS

rondpoint centre-ville avec l'affiche de dologuelé au coin
La ville de Bangui,capitale de la République centrafricaine, le 13 décembre 2020. Photo CNC / Gisèle MOLOMA

 

Depuis la fermeture des bureaux de vote le 27 Décembre 2020, les états-majors des partis politiques sont en alerte maximum pour collecter les données des urnes afin de se projeter et aussi se préparer pour un éventuel second tour si cela devra avoir lieu.

Tous espèrent voir leur champion au second tour pour les uns ou être élu dès le premier tour pour les autres. Mais force est de constater qu’au vu des résultats qui sont à notre disposition aucun candidat nous disons bien aucun candidat ne peut prétendre gagner au premier tour. Un deuxième tour s’impose et celui-ci opposera les anciens alliés d’hier à savoir le MCU du Président sortant Faustin Archange TOUADERA et le MLPC de Martin ZIGUELE.

Mais la question que les centrafricains se posent est de savoir pourquoi la communauté internationale et le gouvernement centrafricain pardon l’ANE refusent-ils de repousser ces élections même pour 2 semaines, le temps de sécuriser les zones susceptibles de voter ?

Les réponses à cette question sont nombreuses, entre autres ;

1/ Le président TOUADERA a peur qu’en acceptant le report, une concertation lui soit imposée. Une concertation dont l’issu peut aboutir sur une transition qui va le contraindre à partager le pouvoir et lui faire perdre la main sur la machine électorale synonyme d’une défaite assurée.

2/ C’est que la communauté internationale a déjà choisi son président. Car même si tout le monde refuse de voir le danger qui guette la République Centrafricaine par rapport à l’organisation chaotique de ces élections partielles, les centrafricains savent déjà qu’en plus de la crise sécuritaire qui est déjà là, une autre crise politique se profile et cela réserve un lendemain incertain pour le pays.

3/ Ce choix de la communauté internationale est aussi appuyé par les présidents de la CEEAC qui dans leur dernier communiqué ont refusé l’idée d’un report et plus étonnant, ils ont appelé à une concertation des forces vives de la nation uniquement après les élections. Mais pour quoi cette organisation sous régionale préfère-t-elle mettre la charrue avant les bœufs ?

En effet, il faut savoir que derrière ce communiqué, certains chefs d’états ont des intérêts stratégiques en République Centrafricaine. C’est par exemple le cas du Congo Kinshasa et du Rwanda qui refusent de voir le pouvoir changer de main à Bangui, tandis que d’autres comme le Congo Brazzaville et le Tchad souhaitent voir la crise Centrafricaine perdurée afin de justifier auprès de leur population l’idée selon laquelle ou c’est moi ou c’est le chaos comme en Centrafrique.

4/ Enfin, l’autre explication est le pillage sans contrôle du sous-sol centrafricain qui enrichit nos voisins et qui ont fait d’eux des pays exportateurs des diamants (Cameroun, Tchad et les deux soudans) et sans oublier l’enrichissement des fonctionnaires internationaux sur le dos des centrafricains. Car plus la crise perdure plus les gens s’enrichissent et se servent comme bon leur semble.

Ainsi la sécurisation des élections prônées et vendues par le représentant des nations unies est un piège et une farce par rapport au constat fait sur le terrain le jour du scrutin. C’est une moquerie vis-à-vis du peuple centrafricain. Cet homme qui a une boulimie d’argent ne fera rien pour ramener la paix dans notre pays. Au contraire son souhait est d’étendre l’insécurité sur tout le territoire national. D’où l’impunité et la tolérance à l’encontre des groupes armés. C’est pourquoi nous disons que cet homme est un danger pour notre pays et qu’il doit partir. Comme preuve, il suffit de suivre son interview sur RFI il y a quelques jours ou il se moquait du peuple centrafricain.

Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que le principal objectif de Monsieur MANKER NDIAYE est de favoriser la victoire du Président sortant quoi qu’il arrive. Et pour arriver à ses fins, il a mis en place des stratégies bien rodées dont voici quelques exemples :

Premièrement, il prévoit de tout faire pour que le Président TOUADERA soit élu au premier tour avec l’appui de l’ANE qui n’est pas un organe neutre comme on le pensait, mais bien inféodé au régime en place et téléguidé à distance par la Minusca. C’est pourquoi le dernier communiqué hasardeux et ridicule de Monsieur MOROUBA, nouveau président de cet organe électoral ne convainc personne. Ce communiqué apparait plutôt comme une preuve de sa soumission au gouvernement. Il essaie tout simplement de nous distraire et nous faire croire que le travail se passe bien alors qu’en réalité il prépare l’esprit des centrafricains à la victoire de TOUADERA. C’est un excès de zèle et cela sonne comme un aveu de culpabilité par rapport à ce qui se passe comme tricherie au niveau l’ANE dont il veut cacher la vérité. Mais il se trompe et il doit savoir qu’une main ne peut cacher la fumée.

Toujours sur le même ordre d’idées, nous devons savoir que Monsieur MOROUBA raconte des fables dans son communiqué et on doit savoir que des truquages et des tripatouillages des vrais résultats s’opèrent bel et bien dans son service et que tous les partis politiques ont la preuve que l’ANE ne travaille pas dans la transparence. Elle fait le jeu du pouvoir en violant le code électoral. Sinon pour quoi ou sur quelle base se permet-elle de redresser ou de reconstituer les choix du vote des centrafricains ? Et pour quoi aucun acteur politique n’a été associé à cette décision unilatérale qui concerne la manipulation des feuilles de résultats provenant des bureaux de vote dont l’objectif n’est autre que de contourner le système informatique mis en place par les partenaires ? Bref il est temps qu’une enquête indépendante soit diligentée afin de mettre la lumière sur le processus de compilation des données au niveau de cet organe et d’interpeller son président non seulement sur sa partialité mais aussi sur les menaces et les brutalités dont sont victimes depuis le début des proclamations des résultats les représentants des partis politiques.

Deuxièmement et pour appuyer ce que nous venons de dire sur l’ANE, Monsieur MANKER NDIAYE a mis au service de TOUADERA certaines forces onusiennes, plus particulièrement les Rwandais pour ne pas les citer et qui se sont substitués aux centrafricains comme président des bureaux de vote afin de modifier les résultats de Bangui. Et c’est ce qui a permis les résultats écrasants du MCU à Bangui.

Dans l’arrière-pays, les forces onusiennes ont participé au changement des procès-verbaux dans leurs locaux d’où les scores Soviétiques de TOUADERA. Sinon comment comprendre que les enveloppes remises fermées avec des procès-verbaux transportés par les avions de la Minusca sont arrivées ouvertes et déchirés à l’ANE avec des résultats modifiés et non conformes aux copies remises à certains représentants des partis politiques ? Bref la

MINUSCA contrairement à ce qu’on pense n’est pas une force neutre. Elle est complice du hold up électoral qui se dessine.

L’autre constat qui justifie la partialité de Monsieur MANKER NDIAYE est la passivité avec laquelle les forces des nations unies ont fait preuve dans la sécurisation des bureaux de votes. Ces dernières ont laissé les champs libres aux rebelles qui ont saccagé les votes en brulant les procès-verbaux en défaveur de TOUADERA. L’exemple le plus parlant concerne les villes de Bambari, de Carnot, de Bria et de Kaga-Bandoro.

Quant à la ville de Grimari, elle est l’exemple typique d’une fraude électorale organisée avec la complicité des forces onusiennes. En effet cette ville qui a vu sa population vidée à cause des attaques des groupes armées, a voté à plus de 10.000 voix pour notre professeur. Est-ce que ce sont des fantômes ou bien les habitants de Grimari qui sont sortis de leurs cachettes pour voter TOUADERA avant de repartir « illico presto » dans la brousse ? Pour quoi les enveloppes contenant des résultats qui sont gardés à la base de la minusca sont arrivées ouvertes ou déchirées ?

Un autre fait marquant et qui dépasse notre entendement concerne les procès-verbaux déjà remplis de certaines villes qui n’ont pas voté mais acheminés au siège de l’ANE à Bangui. Quelle prouesse de la Minusca ? Pour quoi cet agissement ? comment les villes qui n’ont pas voté peuvent t’elles avoir des procès-verbaux signés par les représentants des partis politiques ? En tout cas le doute est permis. Car ce n’est pas la première fois que les forces onusiennes participent au truquage des résultats présidentiels dans notre pays. On se souvient déjà du témoignage d’un élément Sénégalais de la minusca affecté à Paoua en 2015 qui regrette d’avoir falsifié tous les résultats de l’Ouham Pendé au profit de DOLOGUELE en 2015. Mais d’après lui, il a obéi aux ordres et qu’il n’a rien contre Monsieur Martin ZIGUELE… Alors l’histoire est-elle encore de se répéter ? A monsieur MANKER NDIAYE de nous répondre.

Toujours dans sa démarche stratégique de faire élire TOUADERA, le représentant de l’ONU commence déjà à faire pression sur certains opposants pour qu’ils reconnaissent la victoire de TOUADERA, et qu’en échange, toutes leurs dépenses seront remboursées et qu’un poste de ministre dans le gouvernement d’union nationale qui sera mis en place après les élections leur sera réservé. Libres à eux d’accepter ou de trahir le peuple centrafricain.

Enfin dans sa troisième stratégie, Monsieur MANKER NDIAYE a prévu qu’au cas où ce passage en force posera problème, il va refaire le coup du 2eme tour des élections frauduleuses de 2015. A savoir, imposer TOUADERA et DOLOGUELE au 2eme Tour, alors que tout le monde sait que ni l’un ni l’autre ne peut prétendre au second tour, surtout DOLOGUELE qui ne demandait pas tant d’où l’agitation ces derniers temps de ces partisans sur les toiles qui disent attendre impatiemment les résultats de l’Ouham Pendé « sa base électorale » pour confirmer et conforter leur deuxième place. Ce qui est une fuite en avant et renforce l’idée « d’une escroquerie électorale » décriée par Monsieur ZIGUELE sur RFI. Car en réalité, DOLOGUELE et TOUADERA sont battus de très loin dans cette région qui est le 2eme bassin électoral du pays après Bangui et c’est la même chose partout dans l’arrière-pays, car à part Bangui ou il est sorti 2eme avec la complicité du MCU, DOLOGUELE a perdu partout et ne peut prétendre au second tour. Quant au MCU c’est grâce aux fraudes que TOUADERA sera au 2eme tour sinon il est légalement battu.

Mais au-delà de tout ce que nous venons de dire nous devrons nous préparer à une victoire au premier tour de TOUADERA car tout est déjà mis en place avec la complicité de l’ANE, de la Minusca et de la Russie. Et pour nous convaincre, il suffit de suivre l’interview de l’ancien Premier Ministre de TOUADERA Monsieur SARANDJI à la presse avant d’hier qui a déjà annoncé la victoire de TOUADERA avec 52%.

En conclusion, les centrafricains doivent savoir que Monsieur MANKER NDIAYE a déjà reçu son « BANCO » Donc, il va entériner la victoire de TOUADERA. Mais ce qu’il oublie, c’est que la République Centrafricaine est un pays à part. Et une élection mal organisée, truquée et contestée réserve toujours au gagnant un avenir politique sombre, précaire et incertain. TOUADERA perdra le pouvoir avant même la fin de son 2eme mandat. Il suffit de regarder dans le rétroviseur pour comprendre ce que nous venons de dire.

Et le président TOUADERA en sait quelque chose puisse qu’il fût Premier ministre de BOZIZE en 2011 lors que les élections ont été tripatouillées. Et l’histoire risque de se répéter s’il s’entête.

Le MPLC de ZIGUELE qui à chaque élection crie aux fraudes peut témoigner avec l’affaire KOUDOUFARA lors des élections de 1999.

Le RDC de KOLIGBA en 1992 qui avait annulé le premier tour des élections alors qu’il avait été battu ne dira pas le contraire.

Le parti UDC de David DACKO en 1981 a vu sa victoire contestée pour fraudes massives était obligé de céder le pouvoir aux militaires sous la pression populaire.

Enfin en 1979 le peuple centrafricain a fini par avoir raison de l’empereur BOKASSA qui l’avait privé de liberté et de démocratie.

Au MCU d’être raisonnable et conscient du risque qu’il encourt en voulant confisquer la volonté du peuple souverain, sinon ils vont se retrouver au « village de si je savais ».

Aux hommes politiques centrafricains si vous aimez ce pays, ne confisquez pas le choix du peuple car quoi qu’on fasse le peuple a toujours raison et qu’il aura toujours le dernier mot. C’est pourquoi les latins ont compris et ont parlé de « vox populi vox dei ? »

Michel Zawadi

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