CENTRAFRIQUE : VIOLS ET ABUS SEXUELS PAR LES CASQUES BLEUS ET LES SANGARIS : OUBLIES ?

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CENTRAFRIQUE :  VIOLS ET ABUS SEXUELS PAR LES CASQUES BLEUS ET LES SANGARIS : OUBLIES ?

 

 

Sangaris à Berberati en juillet 2014 lors du désarmement des miliciens Anti-Balaka

 

Bangui, le 16 novembre 2017.

Par : Joseph Akouissonne, CNC.

 

CRIMES SEXUELS IMPUNIS

Est-ce parce que c’est la République Centrafricaine, le pays de tous les possibles et de tous les impossibles ? Où les bourreaux côtoient sans être inquiété leurs victimes ? La RCA ressemble à un pays paillasson où tout le monde vient s’essuyer les pieds. Où des chefs rebelles criminels de guerre, lestés d’un mandat d’arrêt de l’ONU sont nommés au gouvernement et à la Présidence de la République. Le pays où après avoir,  commis des actes de pédophilies, des violences sexuelles sur des adolescentes et des femmes, on échappe à la justice. Monsieur Guterres a t-il promis, lors de son voyage à Bangui, aux autorités centrafricaines des comparutions à l’encontre des Casques Bleus auteurs de violences sexuelles ? Après des annonces fracassantes d’ouverture d’enquête, pour endormir les populations. Après avoir extra filtrer leurs soldats violeurs et les avoir mis à l’abri sans aucune forme de procès. Sans une réaction vigoureuse des autorités centrafricaines qui depuis se murent dans un silence complice à ce sujet. La honte a-t-elle quitté ce pays surprenant ? Les victimes innocentes de ces militaires dépravés sexuels sont abandonnées à leur triste sort par leurs gouvernants. Ni à l’ONU, ni en France ni en Centrafrique personne n’évoque plus ces ignominieuses violences sexuelles. C’est profondément injuste et choquant. On aimerait que les autorités centrafricaines saisissent la Cour Pénale Internationale (CPI) afin de demander des comptes aux pays dont  les soldats sont convaincus de violences sexuelles en République Centrafricaine. Les Centrafricaines violées sont désormais mères d’enfants de pères inconnus. Vue la précarité abyssale qui règne en Centrafrique. Comment ces femmes victimes vont-elles faire pour élever leurs progénitures issues d’inacceptables accouplements forcés ? Ajouter à cela qu’elles seront considérées par leurs familles comme des êtres frappés par l’infamie. Le regard cruel des autres se posera sur ces femmes avec réprobation et cruauté. Peut-on  décemment accepter ce silence indigne et insupportable ? Les familles réclament justice. En France et ailleurs, les auteurs de violences sexuelles et de pédophilies comparaissent devant les tribunaux. En Centrafrique, ces criminels jouissent d’une liberté insupportable.

 

LA RESPONSABILITÉ DU GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN

Au même titre que la recherche légitime de la paix et de la réconciliation. Rendre justice aux victimes de violences sexuelles et de pédophilies revêt la même importance. La protection de la population incombe aux gouvernants. On constate malheureusement que le gouvernement Sarandji est quelque peu distant de la population. Gouverner c’est être proche des citoyens. C’est de faire en sorte que les populations ne se sentent pas ignorées. Face aux viols et aux massacres interminables. Face à l’impunité insupportable des bandes armées. Le gouvernement doit inventer une gouvernance de résistance et de combat. Ne pas attendre et espérer une paix (SIRIRI) et une réconciliation nationale improbables dont les séditieux détiennent la clé. Ne pas montrer aux auteurs de crimes contre l’humanité qu’ils seront amnistiés. Il faut rapidement réhabiliter l’Armée Nationale et l’équiper en armes, en levant cet injuste embargo. A ce propos on aimerait savoir, si le Secrétaire Général de l’ONU, a annoncé la fin de cet embargo qui handicape fortement les capacités du gouvernement à défendre la Nation. Pourra t- on savoir avec toutes les précautions d’usages liées au Secret défense, l’essentiel des conclusions du voyage de monsieur Guterres en République Centrafricaine ?  Le déficit en communication du Gouvernement commence à être pesant et incompréhensible. En temps de guerre, les actions d’un gouvernement sont renforcées par le soutien total de la population. Si la situation qui prévaut aujourd’hui perdure comme c’est le cas, il faut se tourner vers le peuple détenteur de la légitimité nationale, afin de sortir le pays et sa population de la détresse.

JOSEPH  AKOUISSONNE  (15 OCTOBRE 2017)

Monsieur Joseph Akouissonne, l’auteur de l’article.