Centrafrique: Les anti-balaka réfutent les accusations

En République centrafricaine, les exactions imputées aux miliciens anti-balaka se poursuivent dans la capitale et à l’intérieur du pays. Mais les responsables de cette milice d’autodéfense démentent formellement.

Les miliciens anti-balaka sont en effet accusés de s’attaquer régulièrement aux musulmans, pour la plus part reclus dans leur bastion, les quartiers PK 5 et PK 12 de Bangui. Certains d’entre eux ont d’ailleurs fui la capitale centrafricaine. S’il reconnaît l’existence de ces violences meurtrières à l’encontre des musulmans, le coordonateur adjoint chargé des opérations des anti-balaka, Sylvestre Yagouzou, disculpe ses éléments:

«Les malfrats, les braqueurs, les coupeurs de route qui étaient enfermés à la maison d’arrêt, tout ce monde-là est dehors. Ce sont eux qui se disent anti-balaka. Et ce sont ceux-là qui commettent des massacres, qui font de n’importe quoi. Les hommes politiques aussi ont recruté des gens au nom des anti-balaka. Nous, on contrôle nos hommes. Notre coordonateur général, Patrick Edouard Ngoissona, a demandé à tous les anti-balaka de ne pas faire n’importe quoi. Tout le monde est resté sur place.»

Des anti-balaka mal structurés

Balakas rca

En dépit de ce démenti, nombreux sont les analystes qui reconnaissent cependant que les anti-balaka sont mal structurés et ne disposent pas d’un interlocuteur fiable, d’où les dérapages constatés. Le journaliste français et spécialiste de la Centrafrique, Antoine Glaser, est de cet avis.

«Malheureusement, la vérité, c’est que les anti-balaka, ne sont absolument pas structurés. En fait, c’est beaucoup plus la survie d’un certain nombre de groupes. On pourrait même dire parfois que ce sont de petits chefs de quartiers qui mobilisent les uns et les autres, souvent sur une base familiale ou clanique. Si les anti-balaka étaient aussi bien structurés, la situation, c’est horrible à dire, mais, ce serait beaucoup plus simple.»

Composés de villageois, de militaires et de jeunes désœuvrés, les anti-balaka sont aussi accusés de rançonner les populations. Début juin, le gouvernement centrafricain a saisi la Cour pénale internationale pour qu’elle enquête sur les crimes commis dans le pays, notamment par les ex-rebelles de la Séléka et les anti-balaka.

À noter que le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a lui aussi fait part de son inquiétude. La Coordonnatrice humanitaire principale en République Centrafricaine, Claire Bourgeois, condamne fermement la recrudescence de la violence intercommunautaire dans la région de Bambari. L’attaque de la communauté peule près de Bambari lundi a entraîné des violences qui auraient fait une cinquantaine de morts selon un bilan provisoire de la force africaine Misca.

DW.DE