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1er décembre 2014 A Marseille sous le signe de la réflexion: discours du président de l’association “Séwa ti BéAfrica “

ASSOCIATION A SEWA TI BE-AFRICA, MARSEILLE
©CNC

Marseille le 6 décembre 2014

1er DECEMBRE 2014 A MARSEILLE

Sous le signe de la réflexion

 

MOT DU PRESIDENT

Mesdames, Messieurs,

Chers compatriotes, chers amis de la République Centrafricaine. Je m’adresse à vous ce soir en tant que président de l’association loi 1901, A Séwa ti BéAfrica (Les Familles centrafricaines).

Je vous souhaite la bienvenue dans cette salle qui porte le nom d’un illustre Africain, un exemple pour toute l’Afrique. Il a lutté toute sa vie pour libérer l’Afrique du Sud du régime de discrimination raciale de l’Apartheid. Je veux parler de Nelson Mandela. Votre présence ici ce soir témoigne de l’intérêt que vous portez à notre pays, la République Centrafricaine qui traverse la période la plus sombre de son histoire et dont les responsables sont ses propres fils, organisés en groupes armés criminels aidés, par des étrangers et motivés par l’appât du gain et le pouvoir. Nous vous remercions très sincèrement du fond du coeur. Comme vous le savez, c’est dans les périodes de crise que les peuples se surpassent. Ils reviennent à l’essentiel, aux fondamentaux, aux valeurs sûres qui sont à la base de leurs sociétés.

C’est dans ces moments aussi que naît chez les peuples soumis, brimés, transformés en esclaves dans leurs propres pays, humiliés, assassinés, l’esprit de révolte et de résistance contre l’agresseur.

Nelson Mandela décrit ce processus dans son livre, Un Long chemin vers la liberté : « L’accumulation régulière de milliers d’affronts, de milliersd’humiliations, de milliers d’instants oubliés, a créé en moi une colère, unesprit de révolte, le désir de combattre le système qui emprisonne monpeule. Il n’y a pas un jour particulier où j’aurais dit : à partir demaintenant je vais me consacrer à la libération de mon peuple ; je me suissimplement retrouvé en train de le faire sans pouvoir m’en empêcher »Le 1er décembre 2014 à Marseille est placé sous le signe de la réflexion à partir d’un extraitdu discours du président fondateur de la République Centrafricaine, l’Abbé Barthélémy Boganda devant les députés centrafricains le 1er décembre 1958. Nous en débattrons tout àl’heure :

 

« Le territoire de l’Oubangui-Chari a été proclamé le 1er décembre 1958,

« République », dénommée « République Centrafricaine ».

« Ce jour-là nous sommes sortis de l’anarchie où nous vivions ;

Nous sommes sortis du tribalisme ;

Nous sommes sortis du clanisme.

« Nous sommes sortis des petites familles, des petits clans, des petites tribus.

« Nous sommes désormais, depuis le 1er décembre 1958, un « Etat », c’es-à-dire

« un peuple organisé ».

Et en tant que peuple organisé, nous devons avoir des « Lois ».

Cela change un peu des fêtes du 1er décembre que nous avons connues.

L’association A Séwa ti Bé-Africa

(Les Familles centrafricaines).

L’association A Séwa ti Bé-Africa est déclarée à la préfecture des Bouches du Rhône   (France), le 10 décembre 2012.

Elle est dirigée par une équipe de trois personnes élues : un président, un secrétaire général et une trésorière.

Elle compte une trentaine de membres actifs ainsi que des sympathisants en France, en République Centrafricaine et en Belgique.

Son objet est de sensibiliser ses adhérents

– à se protéger ou à protéger leurs familles contre les accidents de la vie ;

– de promouvoir entre ses adhérents l’entraide, la solidarité, l’unité, la dignité, la

Citoyenneté ;

– de faire prendre conscience à la diaspora centrafricaine le poids des   Responsabilités qu’elle a vis-à-vis de la République Centrafricaine ;

– de veiller au respect des droits de l’homme en République Centrafricaine.

 

A Séwa ti bé-Africa appartient à la société civile. Elle est apolitique.

L’élection est l’un des événements principaux où A Séwa ti-Bè-Africa se mobilise,

notamment à travers l’éducation de l’électorat.

A Séwa ti Bé-Africa est le corps social, par opposition à la classe politique.

Elle écoutera tous les candidats à l’élection présidentielle en République Centrafricaine, sans distinction, dès lors que ces derniers en font la demande. Elle leur posera des questions sur leurs projets de société.

Ses moyens d’action sont notamment :

– Les cotisations des adhérents, des subventions publiques et privées, des

dons, legs :

– Les publications, les cours, les conférences, les réunions de travail ;

– L’organisation de manifestations et toute initiative pouvant aider à la

réalisation de l’objet de l’association ;

– La vente occasionnelle de tous produits ou services entrant dans le cadre

de son objet ou susceptible de contribuer à sa réalisation.

Ses réalisations

Ce deux dernières années, notre association a été confrontée à des décès au sein de la communauté centrafricaine de Marseille.

Nous les associons à la minute de silence qui interviendra après le reportage sur la tragédie centrafricaine.

A Séwa ti Bé-Africa a assisté les familles éprouvées.

Elle fait régulièrement différentes déclarations relatives à la situation nationale centrafricaine mises en ligne et dans la presse nationale.

Les 23 décembre 2012 et 18 janvier 2013, elle dénonce les attaques des ex-séléka contre des populations paisibles. Ces rebelles empêchent, par leurs actes, toute reconstruction de la République Centrafricaine en détruisant toutes les structures de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

Le 28 août 2013, elle dénonce les violations graves des droits de l’homme par les ex-séléka, les 17, 18, 19 et 20 août dans les quartiers Nord de Bangui.

Le 25 octobre 2014, elle publie une analyse de la situation nationale. Elle prévient que le chemin vers la paix et la réconciliation en République Centrafricaine sera long, difficile et semés d’embuches.

Elle réclame des élections libres et transparentes encadrées par une réglementation claire acceptée par tous, notamment sur les critères d’éligibilité des candidats : les repris de justice, les chefs de guerre, les condamnés, les auteurs de crimes de sang et des crimes économiques, etc. doivent être bannis.

Elle demande aux autorités de la transition de jeter dès à présent des bases qui permettront de développer une économie saine. De se doter d’un outil de contrôle et d’analyse contre les circuits financiers clandestins, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

A Séwa ti Bé-Africa souhaite que le projet de la nouvelle Constitution de la République Centrafricaine soit mis en ligne afin que tout Centrafricain puisse en prendre connaissance et réagir éventuellement.

Que cette Constitution soit de type parlementaire. A Séwa ti Bé-Africa affirme que le besoin de justice est vital en République Centrafricaine pour envisager positivement l’avenir.

Enfin, le système éducatif centrafricain est un outil indispensable, pour reconstruire la République Centrafricaine.

Il faut repartir de la base pour inculquer aux jeunes Centrafricains de bonnes valeurs à travers la morale, l’histoire, le sens du travail, etc.

C’est à partir de ces actions qu’émergera la nouvelle génération consciente de la richesse de son pays. Nous tenons à adresser tous nos remerciements à la presse centrafricaine qui joue un rôle important dans le relais de l’information entre la diaspora et le peuple centrafricain.

Malheureusement, elle est dans la ligne de mire des autorités de la transition et des groupes armés qui veulent la ballonner. Il faut la soutenir.

Le 6 mai 2014, l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA) publie un communiqué de presse. Au-delà de la condamnation de l’assassinat sordide de deux journalistes par des terroristes, ce communiqué aborde plus largement la question du respect des Droits Humains en République Centrafricain.

Nous rendons un hommage à tous les journalistes centrafricains et les encourageons à continuer le travail qu’ils font avec professionnalisme pour la libération du peuple centrafricain.

M Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU le 6 mai 2014, journée mondiale de la presse :

« Ce n’est que lorsque les journalistes sont libres de surveiller, d’enquêter et de critiquer les politiques et leurs actions qu’une bonne gouvernance peut exister ». Ses projets à court terme.

Actuellement, nous menons un travail d’identification d’une action humanitaire à mener immédiatement (budget prévisionnel, financement, plan de réalisation). Quelles actions humanitaires mettre en œuvre ? Dans quels domaines ? Santé ? Justice ? A Bangui ou en province ?

Finalement, il serait judicieux de mener des actions en priorité en provinces car les gens sont plus démunis dans l’arrière-pays que dans la capitale.

Au niveau de la justice, il convient de parcourir les provinces pour recenser les actes de barbarie commis sur la population par des malfaiteurs de tout bord. Présenter les faits devant une juridiction nationale ou internationale.

Ce travail se fera en étroite collaboration avec la Ligue nationale centrafricaine de droits de l’homme et la ligue internationale des droits de l’homme.

C’est l’impunité qui est en grande partie responsable de la crise actuelle en République

Centrafricaine. Tous ceux qui ont commis des crimes sur la population doivent avoir le courage d’affronter leurs juges.

Cette action de justice n’empêche pas de mener en même temps d’autres dans le domaine humanitaires.

A Séwa ti Bé-Africa travaille avec d’autres associations qui interviennent en République Centrafricaine, pour créer une plateforme.

Le 29 décembre 2014 à Lyon où nous sommes représentés pour la mise en place du Forum des organisations issues des migrations RCA (FOSIM RCA). Le Consulat de la République centrafricaine ici à Marseille est fermé depuis longtemps. Désormais il faut passer par le Ministère des Affaires étrangères à Bangui ou par l’Ambassade de   la République centrafricaine à Paris. En tant qu’association, nous nous écrirons au ministre des Affaires étrangères centrafricain et au représentant de la diaspora centrafricaine au sein du CNT, pour remédier à ce fâcheux problème Nos enfants, nés ici en France, ne se connaissent pas entre eux. Organisons des manifestations pour leur permettre de se connaître. C’est une occasion pour élargir l’Association aux jeunes générations !

L’idée de mettre en place une structure de médiation pour anticiper ou régler les litiges au sein de l’association est avancée.

Nous vous remercions de votre attention.

 

Vive la République Centrafricaine,

Vive le peuple centrafricain.

Bonne soirée

A Panguéré-Poucra

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