RDC: 14 mouvements appellent à une journée « ville morte »

Publié le 5 mars 2018 , 7:29
Mis à jour le: 5 mars 2018 7:29 pm

RDC: 14 mouvements appellent à une journée « ville morte »

 

 

 

 

 

Bangui, le 6 mars 2018.

Par : CNC avec La Libre.be.

 

Une dizaine de mouvements congolais prodémocratie ont appelé lundi à l’organisation dune grève générale vendredi en République démocratique du Congo pour protester contre la mort de militants tués dans la « répression criminelle » des marches anti-Kabila.

« Observons une journée ville morte ce vendredi 9 mars 2018 en mémoire de nos frères et soeurs que l’ennemi a lâchement abattu », a déclaré à la presse Gloria Senga, militante du mouvement Lutte pour le changement (Lucha). Il s’agit d’ »honorer les mémoires des vaillants héros tombés sur le champ de bataille en livrant l’ultime combat de leurs vies, celui de la justice, de la liberté et de la démocratie ».

Une ruche d’abeilles

Le 25 février, deux personnes ont été tuées par balle lors des marches organisées par le comité laïc de coordination (CLC): Eric Bolokoloko (18 ans) et Rossy Mukendi, 35 ans, initiateur du mouvement « Collectif 2016 ». Par leurs morts, Joseph Kabila « a touché là où il ne fallait pas toucher, il a blessé nos coeurs, il a touché une ruche d’abeilles, maintenant, elles vont toutes accourir vers lui », a ajouté Mme Senga, lisant une déclaration signée par 14 mouvements citoyens.

Les deux agents auteurs de ces « bavures » ont été arrêtés, selon la police. L’auteur du tir qui a coûté la vie à Éric Bolokoloko a été condamné à la prison à perpétuité à l’issue d’un procès express. Mais les autorités l’ont enterré sans prévenir la famille, ce qui suscite une polémique.

La marche du 25 février est la troisième d’une série organisée à l’appel du CLC, un collectif d’intellectuels proche de l’Église catholique. Ces manifestations ont déjà fait 17 morts d’après l’Église catholique et la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

La communauté internationale stigmatisée

Dans leur déclaration, les militants ont exprimé leur mécontentement à l’endroit de la communauté internationale qui selon eux, souffle « le chaud et le froid » en « se contentant de compter le nombre des morts ». Venez « en appui au peuple congolais (…) en poussant le dictateur à quitter le pouvoir ». Plusieurs dizaines de militants présents ont entonné en choeur pendant de longues minutes: « Le peuple gagne toujours », un slogan lancé par Rossy Mukendi de son vivant.

Les manifestants demandent au président Joseph Kabila, dont le mandat s’est achevé en décembre 2016, de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018.

 

 

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