Et si on qualifiait ce gouvernement de ‘’copains’’ et de ‘’coquins’’ qui dirait mieux ? Selon le Premier ministre lui-même dont la tête est réclamée par tous, il est fier de ce gouvernement au seul motif que toutes les Régions de la RCA y sont représentées. On comprend dès lorsque pour M. Sarandji, bourrer le gouvernement de représentants des quatre coins du pays serait l’objectif final de ce gouvernement. Mais un gouvernement pour faire quoi ? Le Premier ministre lui-même peut le savoir, puisqu’il est intelligent et un bon pédagogue.
Par sa structure hyper gonflée, ce n’est pas vers l’efficacité gouvernementale qu’on va rechercher l’efficacité, mais ce n’est pas non plus par son caractère hétéroclite où les bras cassés dominent faisant globalement de ce gouvernement un club d’immatures, d’inexpérimentés et de prédateurs.
Une question d’éthique et de morale politique pousse à la révolte : les élections et le retour à l’ordre constitutionnel sonnaient la fin de la dictature des politico-militaires. Hélas, les voilà dans l’appareil au sommet de l’Etat. On retrouve pêle-mêle un Djono Ahaba, un chef rebelle surfer sur les crises de Bria et Bambari pour rentrer au gouvernement avec la pression du Tchad. On a oublié très vite le pillage du pays lors de son passage au Ministère des Mines en vendant des permis d’exploitation de gauche à droite.
Les Nairobistes rentrent en force. C’est le cas du magistrat Dédé sanctionné et rétrogradé pour incompétence et forfaitures, il galérait dans son quartier de Gobongo et était devenu un organisateur des réunions nocturnes avec Ngaïkoesse et Mokome et prenant ses ordres directement de Bozizé. Si cela peut être la solution aux sempiternelles et dures positions de Bozizé vis-à-vis du Président Touadera, seul l’avenir nous le dira. ‘’Kwa na kwa’’ est revenu en force dans la direction politique du pays. Est-ce que cela va calmer Bozizé et les Nairobistes ?
La nébuleuse Séléka revient elle-aussi aux affaires. Ce n’est pas une solution crédible de sortie de crise.
Président Touadera, vous vous êtes trompé de piste de sortie de notre crise faute de vision. Vous avez donc trahi. Du chaumier du 4ème arrondissement jusqu’aux quatre coins de Bangui, des voix s’élèvent contre le gouvernement. Ecoutez-vous ces voix ? La grogne touche son apogée. Pour les quelques rares qui pensent que vous avez fait un sursaut, beaucoup n’y croient pas dans la thérapie chirurgicale de la crise.
Avoir tiré le suspens pendant des mois pour sortir un gouvernement de ce type, Monsieur le Président, vous avez raté le coach et l’occasion de montrer que vous avez la capacité de gouverner le pays. Vous courbez l’échine devant l’influence, donc vous ne gouvernez pas. Vous avez choisi de transformer votre mandat en une transition vous-mêmes. Heureusement, vous avez une opposition nulle et incapable.
La grogne qui couve dans les cases, Président, écoutez !