Zemio : deux jeunes centrafricains décapités par les mercenaires russes

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Zemio : deux jeunes centrafricains décapités par les mercenaires russes

 

Zemio : deux jeunes centrafricains décapités par les mercenaires russes
Image pour illustration de deux jeunes arrêtés à Zemio par les mercenaires russes du groupe Wagner. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

À Zemio,  deux jeunes Centrafricains décapités par les mercenaires russes dans l’indifférence totale des autorités centrafricaines.

 

Le sang coule encore à Zémio. Gamotto Péniel et son compagnon ne rentreront jamais chez eux. Leurs familles pleurent, leurs corps reposent dans la terre du Haut-Mbomou, mais leurs têtes demeurent introuvables. Crime abject commis par les mercenaires de Wagner, ce dimanche 1er juin vers 13h00, dans l’indifférence coupable du pouvoir de Bangui.

 

La barbarie à visage découvert

 

Dans cette localité du sud-est centrafricain, chef-lieu de sous-préfecture du Haut-Mbomou, la routine de la terreur s’est une fois de plus installée. Les deux jeunes hommes, enlevés dans l’enceinte même de la gendarmerie de Zemio, ont été traînés à un kilomètre de la ville, sur la route de Mboki, pour y subir l’ultime supplice. Décapitation. Méthode barbare que les “mercenaires ” russes ont érigée en signature macabre.

 

Cette tragédie s’inscrit dans la continuité logique d’une campagne de terreur instrumentée par Wagner contre les populations Zandé. En effet, une semaine plus tôt, les mercenaires avaient mené des raids nocturnes, maison par maison, dans Zémio. Leur crime ? Porter sur le corps les marques traditionnelles de la médecine ancestrale Zandé.

 

Quand la culture devient un crime capital

 

Ici, en terre centrafricaine, où les hôpitaux sont rares et la médecine moderne un luxe, nos ancêtres ont légué des savoirs millénaires. Les incisions corporelles, pratiquées avec des lames rituelles, constituent depuis la nuit des temps une protection spirituelle, un soin traditionnel ancré dans notre identité. Pour les Zandé, ces marques corporelles représentent bien plus qu’une tradition : elles incarnent une résistance culturelle face à l’adversité.

 

Mais pour Wagner et leurs complices des FACA, ces signes distinctifs valent arrêt de mort. Chaque cicatrice devient preuve d’appartenance aux groupes d’autodéfense Azandé. Chaque trace de lame transforme un civil en “rebelle” à abattre. Logique implacable d’un génocide culturel qui ne dit pas son nom.

 

L’engrenage de la mort

 

Trois jeunes arrêtés lors des perquisitions. Un qui s’évade miraculeusement. Deux qui restent. Une semaine d’attente. Puis Wagner débarque à la gendarmerie, extrait ses proies et les emmène vers leur calvaire. Exécution filmée selon la méthode habituelle : tête tranchée, placée entre les jambes des victimes, pour alimenter la propagande de la peur.

 

Les familles ont reconnu leurs enfants à leurs vêtements. Les corps décapités gisaient sur la terre rouge, abandonnés comme des déchets. Seules les têtes manquaient à l’appel, emportées sans doute comme trophées de chasse.

 

Bangui dans son déni criminel

 

Pendant que Zémio pleure ses morts, la capitale vaque à ses occupations. Le gouvernement Touadéra persiste dans son aveuglement volontaire. Fidèle Gouandjika, ministre-conseiller du président, continue ses louanges envers Wagner, “protecteurs de la démocratie centrafricaine”. Mensonge éhonté répété ad nauseam tandis que les exactions se multiplient.

 

Depuis 2021, le narratif officiel ne varie pas : Wagner aurait “sauvé” la République d’un coup d’État. Résultat ? Deux statues , dont celle d’Evgueni Prigojine érigées dans la capitale Bangui, pendant que les villages de l’intérieur subissent pillages, arrestations arbitraires et massacres en série.

 

Le prix du silence

 

Cette politique de l’autruche coûte cher en vies humaines. À Zémio, les familles endeuillées crient justice dans le vide. Leurs plaintes se perdent dans les couloirs du pouvoir, étouffées par les intérêts géopolitiques et les arrangements financiers.

 

Wagner opère en toute impunité, fort du soutien tacite des autorités. Chaque crime commis renforce l’emprise russe sur notre territoire. Chaque silence officiel légitime de nouveaux massacres.

 

L’Afrique face à ses démons

 

L’affaire de Zémio révèle les contradictions profondes d’un continent pris entre ses aspirations démocratiques et ses compromissions avec les forces obscures. Comment accepter qu’au nom de la “stabilité”, nos dirigeants bradent la vie de nos concitoyens ?

 

La République centrafricaine paie aujourd’hui le prix fort de ses alliances troubles. Wagner ne protège pas la démocratie : elle l’assassine méthodiquement, village après village, en commençant par éliminer ceux qui portent encore les stigmates de notre identité africaine.

 

Gamotto Péniel et son compagnon rejoignent la longue liste des victimes sacrifiées sur l’autel de la realpolitik. Leurs têtes coupées accusent. Leur sang versé témoigne. Notre silence complice condamne….

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