Troisième mandat : quand le Président Touadéra s’invente un peuple reconnaissant pour justifier sa nouvelle candidature

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Troisième mandat : quand le Président Touadéra s’invente un peuple reconnaissant pour justifier sa nouvelle candidature

 

Troisième mandat : quand le Président Touadéra s’invente un peuple reconnaissant pour justifier sa nouvelle candidature
Empereur Faustin Archange Touadera Marchant en Dansan de Meme

 

Rédigé le 15 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Invité de la chaine française France 24, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a affirmé que sa nouvelle candidature répondait à “la volonté du peuple”. Interrogé sur la pauvreté persistante, l’absence de routes, d’écoles et d’hôpitaux, il a rejeté ces critiques d’un ton désinvolte, demandant si ces constats relevaient de “l’opinion” du journaliste ou des Centrafricains eux-mêmes. Il a présenté la République centrafricaine comme un pays “qui revient de loin”, évoquant un “État failli” dont il aurait permis le redressement, sans donner le moindre exemple concret.

 

 

Après dix ans de pouvoir, le Président Touadera alias Baba Kongoboro assure que le pays “relève la tête” et qu’il faut “continuer”. Pour justifier sa candidature, il invoque des “marches” et des “demandes” venues de la population, parlant d’un “peuple qui le sollicite”. Aucun chiffre. Aucune pétition. Aucune donnée électorale ne vient étayer cette prétendue mobilisation populaire. La formule sert à masquer l’absence de résultat et à transformer un bilan vide en preuve d’amour national.

 

Face à la question précise de son échec économique, le Président Touadéra s’est contenté d’un argument circulaire : “Nous avons progressé”. Il a présenté la survie du pays comme une réussite historique, évoquant la confiance dans les institutions et dans l’Autorité nationale des élections pour organiser un scrutin “transparent et sécurisé”. Dans un pays où la majorité vit sans accès à l’eau potable, sans hôpital fonctionnel et sans routes praticables, l’affirmation sonne comme une provocation.

 

L’interview, censée être un échange sur les priorités de l’État, s’est transformée en monologue d’autosatisfaction. Le Président Touadéra a refusé de reconnaître l’échec de ses politiques publiques, préférant décrire la misère actuelle comme la preuve d’un chemin parcouru. L’idée d’un peuple “reconnaissant” devient un outil de légitimation, un bouclier contre toute critique, et le seul argument d’un dirigeant qui n’a plus rien d’autre à offrir que sa propre survie au pouvoir.

 

Regardons les faits. Dix ans de pouvoir. Dix ans pour construire des routes. Dix ans pour ouvrir des écoles. Dix ans pour bâtir des hôpitaux. Dix ans pour donner accès à l’eau potable. Dix ans pour créer des emplois. Et qu’est-ce qu’on a aujourd’hui ? Rien. Ou presque rien.

 

Les routes centrafricaines sont dans un état catastrophique. Même l’axe Bangui-Berberati, considéré comme prioritaire, reste impraticable pendant la saison des pluies. Les écoles manquent de tout. Les enseignants ne sont pas payés. Dans certaines régions, ce sont les parents d’élèves qui paient des maîtres parents pour que leurs enfants puissent étudier. Les hôpitaux sont des mouroirs. Notre reportage à l’hôpital pédiatrique de Bangui l’a montré : des bébés qui agonisent pendant deux heures sans voir un seul médecin.

 

Et Touadéra nous parle de progrès. Il nous parle d’un pays qui relève la tête. Il nous parle d’un peuple reconnaissant qui le supplie de continuer.

 

Quel peuple ? Où est ce peuple reconnaissant ? Est-ce que Touadéra parle des mamans qui ont vu leurs bébés mourir à l’hôpital pédiatrique parce qu’aucun médecin n’était présent ? Est-ce que Touadéra parle des enseignants contractuels qui ne sont pas payés pendant des mois ? Est-ce que Touadéra parle des commerçants massacrés sur les routes par des groupes armés ? Est-ce que Touadéra parle des jeunes qui fuient le pays parce qu’il n’y a aucun avenir ici ?

 

Non. Touadéra parle d’un peuple imaginaire. Un peuple qu’il s’est inventé pour justifier sa candidature. Un peuple qui n’existe que dans son discours et dans les meetings organisés par son parti avec des figurants payés pour applaudir.

 

Le journaliste de France 24 a posé les bonnes questions. Les questions que tout Centrafricain se pose. Pourquoi, après dix ans de pouvoir, le pays est-il toujours aussi pauvre ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de routes ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas d’écoles fonctionnelles ? Pourquoi n’y a-t-il toujours pas d’hôpitaux dignes de ce nom ?

 

La réponse de Touadéra a été méprisante. Il a demandé si ces constats relevaient de “l’opinion” du journaliste ou des Centrafricains eux-mêmes. Comme si les faits pouvaient être des opinions. Comme si la misère pouvait être une question de point de vue.

 

Les routes en ruine ne sont pas une opinion. Ce sont des faits. Les écoles sans enseignants ne sont pas une opinion. Ce sont des faits. Les hôpitaux sans médecins ne sont pas une opinion. Ce sont des faits. La pauvreté généralisée n’est pas une opinion. C’est un fait.

 

Touadéra refuse de voir la réalité. Ou plutôt, il refuse de l’admettre. Parce qu’admettre l’échec de son bilan, c’est admettre qu’il n’a aucune raison légitime de se représenter. Alors il s’invente un autre récit. Un récit où la Centrafrique était un “État failli” en 2016 et où, grâce à lui, le pays a été redressé.

 

Redressé comment ? Avec quels résultats concrets ? Touadéra ne le dit pas. Il se contente de formules creuses. “Nous avons progressé”. “Le pays relève la tête”. “Il faut continuer”. Des mots vides qui ne correspondent à aucune réalité vécue par les Centrafricains.

 

La vérité, c’est que Touadéra a échoué. Sur tous les plans. Économiquement, le pays est au même point qu’en 2016. Peut-être même pire. Socialement, les inégalités se sont creusées. Sécuritairement, des pans entiers du territoire sont contrôlés par des mercenaires russes de Wagner. Politiquement, les libertés ont reculé. Les journalistes sont intimidés. Les opposants sont arrêtés. La société civile est muselée.

 

Et maintenant, Touadéra veut un troisième mandat. Pour faire quoi ? Pour continuer à échouer pendant cinq ans de plus ? Pour continuer à enrichir son entourage pendant que le peuple meurt de faim ? Pour continuer à vendre le pays aux Russes ?

 

Il invoque “la volonté du peuple”. Il parle de “marches” et de “demandes” venues de la population. C’est vraiment pathétique cet homme.

 

Il n’y en a pas. Parce qu’elles n’existent pas. Ce que Touadéra appelle “la volonté du peuple” n’est rien d’autre que la volonté de son parti. La volonté de ses conseillers. La volonté de Wagner. La volonté de tous ceux qui profitent de son pouvoir et qui veulent continuer à en profiter.

 

Le vrai peuple centrafricain, lui, n’a rien demandé. Le vrai peuple centrafricain souffre. Il a faim. Il est malade. Il n’a pas d’école pour ses enfants. Il n’a pas d’hôpital quand il est malade. Il n’a pas de routes pour transporter ses marchandises. Il n’a pas de travail. Il n’a pas d’avenir.

 

Le vrai peuple centrafricain ne demande pas à Touadéra de continuer. Il demande à Touadéra de partir. De laisser la place à quelqu’un d’autre. À quelqu’un qui aura peut-être de meilleures idées. De meilleurs résultats. De meilleures intentions.

 

Mais Touadéra refuse de partir. Il s’accroche au pouvoir. Il viole la constitution. Il manipule les institutions. Il organise des meetings bidons. Il s’invente un peuple reconnaissant. Et il vient à la télévision internationale raconter ses mensonges.

 

L’idée d’un peuple “reconnaissant” est devenue son principal argument. Son seul argument. Parce qu’il n’a rien d’autre. Pas de routes à inaugurer. Pas d’écoles à montrer. Pas d’hôpitaux à visiter. Pas d’usines à ouvrir. Pas d’emplois à créer. Rien.

 

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