Transport à Bangui : moins de 100 taxis et 70 bus pour toute une capitale

0
21

Transport à Bangui : moins de 100 taxis et 70 bus pour toute une capitale

 

Transport à Bangui : moins de 100 taxis et 70 bus pour toute une capitale
Taxi de Bangui en circulation. CopyrightCNC

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 “Le nombre de taxis n’atteint difficilement 100 véhicules dans Bangui. Pour les bus, nous ne dépassons pas 70 unités”, reconnaît Nono Wenceslas Nguelekoumou, directeur général des transports urbains. Des chiffres dérisoires qui cachent mal l’échec de la gestion de Transport à Bangui,  capitale centrafricaine.

 

Le mythe de la libéralisation

 

Face à ce fiasco de Transport à Bangui, le directeur général des transports, Nono Wenceslas Nguelekoumou,  tente de justifier la situation en pointant du doigt les institutions internationales : “L’État n’intervient plus dans le secteur transport. C’est la recommandation de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international“. Une affirmation qui ne résiste pas à l’analyse des faits.

 

Au Cameroun voisin, à Kinshasa en RDC, ou encore à Dakar au Sénégal, les sociétés publiques de transport urbain fonctionnent efficacement, malgré la présence des mêmes bailleurs de fonds internationaux. Ces pays ont su maintenir et développer leurs services publics de transport tout en respectant les règles de bonne gestion.

Transport à Bangui : moins de 100 taxis et 70 bus pour toute une capitale
Au terminus des bus nord de la capitale Bangui. CopyrightCNC

 

L’histoire des échecs répétés de Transport à Bangui

 

La réalité est plus amère. Les tentatives successives des autorités du pays pour mettre en place un service de transport public ont toutes échoué, non pas à cause des exigences des bailleurs de fonds, mais en raison de détournements et d’une gestion calamiteuse. Les bus achetés à grands frais, comme les bus Sonatus,  sont rapidement tombés en panne, faute d’entretien et de suivi.

 

“Si nous étions dans un État normal, on aurait eu des quartiers lotis, urbanisés, avec des bus et des numéros. Je veux aller à Malimaka, je prends le bus numéro 3”, souligne Karl Blagué, coordinateur des organisations de la société civile. Un rêve qui semble bien loin quand on observe l’état actuel du Transport à Bangui  .

 

Les vraies raisons de l’échec

 

L’absence de volonté politique et la mauvaise gestion de Transport à Bangui  expliquent davantage la situation que les supposées contraintes internationales. Les anciens propriétaires de taxis ont préféré investir désormais dans les motos, plus rentables et moins contrôlées. “Une personne qui avait des taxis peut maintenant avoir des motos facilement. Il a vendu tous les taxis pour se concentrer sur les motos”, révèle un responsable du ministère.

 

Cette conversion massive vers les taxis-motos n’est pas le résultat d’une politique imposée de l’extérieur, mais bien la conséquence d’un laisser-faire généralisé et d’une absence de vision pour le Transport à Bangui.

 

Un service public abandonné

 

“Bangui est une petite capitale, plus petite que certains quartiers dans d’autres pays d’Afrique”, rappelle Karl Blagué. Cette taille modeste rend d’autant plus incompréhensible l’incapacité des autorités à organiser un système de Transport à Bangui.

 

Les conséquences sur la population sont dramatiques. Sans transport public fiable, les Banguissois sont contraints de recourir aux taxis-motos, malgré les risques. Les femmes enceintes, les écoliers, les personnes âgées sont les premières victimes de cette situation.

 

L’échec de la gouvernance

 

“Même l’avenue des Martyrs, qui était une ancienne piste d’atterrissage, se dégrade. L’Arabie Saoudite avait donné des milliards pour l’arranger”, rappelle un observateur. Les fonds existent, mais leur utilisation pose question.

 

Le ministère évoque désormais un hypothétique partenariat public-privé pour moderniser le secteur. Une énième promesse qui ne convainc plus personne, tant que les problèmes de fond – corruption, détournements, absence de vision à long terme – ne seront pas traités.

 

“Les pays qui sont émergents, comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, ne sont pas passés par les taxis-motos pour se développer”, conclut Karl Blagué. Une leçon que les autorités centrafricaines semblent incapables d’entendre, préférant rejeter la responsabilité sur des partenaires extérieurs plutôt que d’assumer leurs propres manquements.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

 

Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique

Invitation à suivre la chaine du CNC

 

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 3

4

Groupe Infos 

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.