Tragédie du lycée Boganda : entre promesses officielles du gouvernement et abandon des familles des victimes

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Tragédie du lycée Boganda : entre promesses officielles du gouvernement et abandon des familles des victimes

 

Tragédie du lycée Boganda : entre promesses officielles du gouvernement et abandon des familles des victimes
Le premier ministre Félix Moloua avec l’une des mères des victimes du drame du lycée Barthelemy Boganda de Bangui, ici, à l’hôpital communautaire

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les autorités centrafricaines annoncent une “prise en charge” des victimes du drame du lycée Barthelemy Boganda depuis trois semaines, mais en réalité rien.

 

Le 25 juin, un court-circuit au lycée Barthélémy Boganda de Bangui a provoqué une bousculade mortelle pendant les épreuves du baccalauréat. Une vingtaine d’élèves ont trouvé la mort, d’autres ont été blessés. La détonation causée par un câble défectueux derrière l’un des bâtiments a semé la panique parmi les candidats, obligeant les autorités à interrompre immédiatement les examens.

 

Trois semaines après le drame, le fossé se creuse entre la communication gouvernementale et la réalité vécue par les familles. Le rapport présenté au Conseil des ministres du 17 juillet fait état de 195 élèves examinés, dont 27 nécessiteraient une prise en charge médicale et psychosociale. Cinq hospitalisations auraient été nécessaires. Une cellule de coordination aurait été activée au Centre des opérations d’urgence en santé publique.

 

Les faits observés dans les hôpitaux de Bangui racontent une autre histoire. Les blessés n’ont reçu que des soins élémentaires, souvent limités à du paracétamol ou de l’amoxicilline. L’État n’a fourni aucun médicament spécifique. Les parents ont dû acheter eux-mêmes les traitements et les pansements, parfois sans ordonnance complète. Le suivi psychologique promis n’existe tout simplement pas.

 

“Ils ont parlé de prise en charge, mais nous n’avons rien vu. À l’hôpital, nous avons tout payé. Il n’y avait pas de médecin pour les blessures graves. On nous a dit d’aller acheter ce qu’il fallait”, témoigne le père d’une élève blessée à l’hôpital communautaire de Bangui. D’autres parents confirment : ni médicaments spécialisés, ni soutien psychologique, ni assistance du ministère de la Santé.

 

La communication officielle contraste avec cette réalité. Le gouvernement a vanté sa “réponse multidisciplinaire” et sa gestion “coordonnée” de la crise. Il a salué le “bon déroulement” des épreuves de remplacement du baccalauréat, organisées le 14 juillet malgré des “tentatives de perturbation”.

 

Le compte rendu du Conseil des ministres n’évoque ni les décès, ni le nombre exact de victimes, ni les responsabilités liées à l’état des installations électriques dans ce grand lycée de la capitale. Ce silence alimente la colère des familles et des enseignants, qui dénoncent une gestion politique de la tragédie.

 

Dans un pays où le système sanitaire connaît des défaillances chroniques et des pénuries récurrentes de médicaments, les annonces gouvernementales semblent avoir surtout visé à rassurer les partenaires techniques et financiers. Aucune information n’a été communiquée sur l’origine des médicaments utilisés ou sur une éventuelle aide internationale.

 

Les résultats du premier tour du baccalauréat sont attendus dans les prochains jours. Le traumatisme perdure chez les élèves du lycée Barthélémy Boganda. Les familles endeuillées attendent toujours des explications et des comptes….

 

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