Tracasseries routières à Alindao : Moto-taxi et vélos pris au piège des taxes illégales des forces de l’ordre
Alindao, 15 février 2024 (CNC) – À Alindao, dans la basse Kotto, les conducteurs des moto-taxi et les usagers de vélos dénoncent les tracasseries routières causées par des taxes illégales imposées par les forces de sécurité.
À Alindao, une nouvelle taxe locale pour les vélos pédalés qui empruntent les routes provinciales sont depuis le 1er janvier 2024 en application. Les conducteurs des moto-taxi tout comme les utilisateurs de vélos font face à des tracasseries routières persistantes. Les forces de défense et de sécurité, chargées de garantir la sécurité routière, sont accusées de créer un climat de mécontentement en imposant des taxes illégales.
La situation est particulièrement critique à Datoko, une localité située à seulement 10 km d’Alindao. Là-bas, des conducteurs des moto-taxi et des commerçants à vélo sont contraints de payer des taxes réglo-régulières, qu’ils estiment illégales. Ces frais, souvent qualifiés de formalités, sont imposés même pour des biens de faible valeur, tels que des feuilles de bambou, du sésame, ou un bidon d’huile de palme.
Un trafiquant local, souhaitant préserver son anonymat, témoigne de la pression exercée sur les entrepreneurs locaux. “Lorsque tu achètes des matériaux pour la toiture ou de petites marchandises, on te demande de payer des formalités qui s’élèvent à 500 francs. C’est une charge financière injuste”, déclare-t-il.
La perplexité de la situation réside dans la question fondamentale posée par le trafiquant anonyme : “Est-ce que ces militaires affectés ici à Alindao n’ont pas de salaire ?” Cette interrogation soulève des préoccupations quant à la motivation derrière ces taxes, laissant place à des spéculations sur la transparence des finances au sein des forces de sécurité.
La tension a atteint son paroxysme au début de février lorsque les conducteurs de moto-taxi ont décidé de faire grève pendant trois jours pour protester contre ces pratiques illégales. La réunion qui a suivi, dirigée par le maire Guy Mathurin Bozouma, a réuni des représentants des mécontents, de la gendarmerie, de la police, et des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
Lors de cette réunion, les autorités militaires ont promis de sensibiliser leurs éléments pour mettre fin aux extorsions aux barrages routiers. Toutefois, les conducteurs de moto-taxi restent sceptiques et préviennent qu’ils pourraient reprendre la grève si les pratiques illégales persistent.
Mahamad Filo, président de l’association des conducteurs de moto-taxi d’Alindao, souligne que ce ne sont pas seulement les forces de défense qui imposent ces frais, mais également des policiers. La situation devient de plus en plus complexe, avec des responsables promettant de rappeler à l’ordre les éléments responsables des formalités illégales.
Pourtant, le doute persiste quant à la mise en œuvre réelle de ces promesses, et les conducteurs de moto-taxi et les usagers de vélos craignent une répétition des pratiques de racket. La menace d’une nouvelle grève plane, soulignant l’urgence de résoudre ce problème pour restaurer la confiance dans les autorités locales et les forces de sécurité.
Il y’a lieu de rappeler que les conducteurs de moto-taxi et les usagers de vélos à Alindao restent vigilants, menaçant une grève future si les taxes illégales persistent malgré les promesses des autorités.
Par Bertrand Yékoua
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