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Touadera, Wagner et l’illusion de la paix en Centrafrique

Touadera, Wagner et l’illusion de la paix en Centrafrique

 

Deux mercenaires russes de Wagner occupant l'État major des rebelles en Centrafrique
Opération des mercenaires russes du groupe Wagner. CopyrightCNC

 

Un appel au désarmement empreint de cynisme.

 

Il y’a plus de 3 semaines , Kota Baba Kongoboro, de son vrai nom Faustin-Archange Touadera, a appelé les rebelles de la cpc  à déposer les armes et à réintégrer la République, tout en se félicitant au passage de la levée de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique. Toutefois, cette démarche empreinte d’ironie et de cynisme. Tandis que Baba Kongoboro prêche la réconciliation et la paix, les forces qui devraient protéger cette paix – notamment les mercenaires russes de Wagner,  continuent de perpétrer des atrocités contre ceux qui ont choisi de déposer les armes.

 

Bangui, 21 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Les décapitations qui contredisent le discours officiel de paix en Centrafrique.

Deux corps décapités placés dans une scène macabre
De gauche à droite, le corps décapités de l’ancien général de la milice Anti-Balaka de Bouca, monsieur Josué Béfio, et de son garde du corps mis en scène par les mercenaires russes

 

La décapitation de deux ex-chefs miliciens il y’a quelques jours à Bouca, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa,  par les mercenaires russes du groupe Wagner bien sur prouve à suffisance cette contradiction. Ces anciens combattants, qui avaient choisi de quitter les rangs des milices, ont été sauvagement exécutés, et les images de leurs corps mutilés ont été partagées sur les réseaux sociaux, propageant l’horreur de ces actes. Ces exécutions, loin d’être des cas isolés, reflètent la violence systématique exercée par Wagner contre les ex-rebelles.

 

L’assassinat des ex-miliciens du PK5 : une tragédie récurrente pour la paix en Centrafrique.

Le corps du soldat FACA décapité vers Koui
Le corps du soldat FACA décapité vers Koui

 

Le massacre de ces deux hommes à Bouca n’est pas un incident isolé. Une dizaine de soldats des Forces armées centrafricaines (FACA), tous d’anciens miliciens d’autodéfense du PK5 qui avaient déposé les armes, ont été assassinés dans des circonstances similaires. Ces hommes, qui avaient fait le choix de réintégrer la République, ont été tués par ceux qui sont censés soutenir les efforts de sécurité du gouvernement. Cette série d’assassinats montre la brutalité des forces alliées au régime de Touadera.

 

La répression s’abat sur les ex-rebelles.

 

La violence ne se limite pas aux assassinats. À Bangui même, trois ex-rebelles du FPRC désarmés ont été arrêtés arbitrairement dans le quartier Ngoussiman du cinquième arrondissement. Ces arrestations sans fondement légal apparent s’inscrivent dans une logique de répression contre ceux ayant répondu aux appels au désarmement. Elles démontrent que déposer les armes n’offre aucune garantie de sécurité.

 

L’embargo levé, mais la paix reste inaccessible.

 

Pendant des années, le régime de Touadera a blâmé l’embargo sur les armes pour justifier son incapacité à ramener la sécurité. Pourtant, sa levée n’a pas mis fin aux violences. Le problème sécuritaire centrafricain ne peut se résoudre par la simple importation d’armements. La corruption, l’indiscipline au sein des FACA et surtout la dépendance envers les mercenaires de Wagner restent des obstacles majeurs à la paix.

 

Wagner : le bras armé d’une stratégie de terreur.

 

Les mercenaires russes de Wagner, qui prétendent soutenir le gouvernement, sont en réalité au cœur de la spirale de violence qui secoue la Centrafrique. Leurs exactions, notamment les massacres de populations civiles, y compris celles  désarmées, les pillages et les actes de torture, compromettent tout espoir de paix durable. Le silence du régime face à ces atrocités ne peut être interprété que comme une complicité, révélant une stratégie de terreur pour maintenir un contrôle par la peur.

 

Ce tableau sombre montre qu’au-delà des appels au désarmement et des annonces sur la levée de l’embargo, la Centrafrique est encore loin de la paix et de la stabilité. La violence continue de ravager le pays, exacerbée par les forces censées la combattre.

 

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