Touadéra, ta constitution de 2023 est-elle un texte sacré ou un piège pour exclure vos adversaires ?

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Touadéra, ta constitution de 2023 est-elle un texte sacré ou un piège pour exclure vos adversaires ?

 

Touadéra, ta constitution de 2023 est-elle un texte sacré ou un piège pour exclure vos adversaires ?

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Promue comme gage de moralisation, la constitution de 2023 sert aujourd’hui à valider des candidats sans baccalauréat.

 

 

En 2023, le président Faustin-Archange Touadéra et son parti, le Mouvement des Cœurs Unis (MCU), ont imposé une nouvelle constitution en République centrafricaine. Cette loi fondamentale était présentée comme un grand bond vers le progrès et l’assainissement de la vie politique. L’une de ses mesures les plus vantées exigeait un baccalauréat minimum pour tout candidat à la députation. L’objectif affiché ? Garantir enfin un niveau d’éducation décent aux législateurs d’un pays qui peine à sortir de la pauvreté et des conflits. Mais aujourd’hui, à l’approche des élections de 2026, cette constitution dévoile sa vraie nature : un simple outil de manipulation politique qui permet d’écarter les gêneurs tout en ouvrant grand les portes aux protégés du régime.

 

L’exigence du baccalauréat répondait pourtant à un problème réel. En 2016, plus de 40 % des députés centrafricains ne savaient ni lire ni écrire. En 2021, ce pourcentage atteignait encore 36 %. Comment peut-on gouverner un pays quand on ne peut même pas déchiffrer les lois qu’on vote ? Cette situation était effectivement honteuse pour une nation qui cherche sa voie vers la stabilité. Touadéra et le MCU ont donc présenté cette réforme comme une révolution démocratique nécessaire.

 

Seulement voilà : cette belle promesse s’est transformée en duperie généralisée. Dans tout le pays :  à Ndélé, Kabo, Batangafo, Nana-Bakassa, Paoua, Bocaranga et ailleurs,  le MCU présente des candidats qui n’ont jamais vu l’ombre d’un diplôme. Beaucoup d’entre eux ont à peine terminé l’école primaire, certains s’arrêtant au CP1 ou CP2. Ces personnes sont choisies uniquement pour leur fidélité au régime, pas pour leurs capacités. Et comment règle-t-on le problème du baccalauréat manquant ? Simple : le ministère de l’Éducation nationale fabrique de faux diplômes à la chaîne. Cette pratique n’est pas accidentelle ou exceptionnelle – elle est devenue la norme, transformant une exigence constitutionnelle sérieuse en comédie grotesque et pathétique.

 

Cette tricherie organisée devient encore plus révoltante quand on observe l’état désastreux de l’éducation nationale. La tragédie du lycée Barthélemy Boganda à Bangui reste dans toutes les mémoires : une explosion électrique pendant les examens du baccalauréat avait tué au moins 20 élèves. Cette catastrophe a montré l’incapacité du système à offrir des conditions d’examen minimales. Pourtant, ce même ministère défaillant trouve miraculeusement les ressources pour produire des diplômes bidons destinés aux candidats du pouvoir. Cette contradiction insulte la mémoire de ces jeunes morts et bafoue les espoirs de tout un peuple.

 

À quoi rime donc cette constitution ? Sous ses dehors vertueux, elle semble plutôt conçue pour éliminer les opposants politiques tout en offrant des passe-droits aux amis du MCU. La Cour constitutionnelle, qui devrait faire respecter la loi, s’est muée en chambre d’enregistrement docile, prête à valider n’importe quelle candidature frauduleuse sans poser de questions. Les petits partis satellites du MCU, dépourvus de véritables militants mais avides de bénéfices, cautionnent cette comédie politique. Ils renforcent un système où la loyauté personnelle compte plus que la compétence. Ces futurs députés illettrés ne viendront pas au Parlement pour débattre ou légiférer – ils seront là pour applaudir les décisions présidentielles et maintenir en place un régime qui détruit progressivement les institutions centrafricaines.

 

Cette affaire criminelle montre une réalité désolante : la constitution de 2023 n’a jamais été pensée comme un texte sacré au service de la nation. Elle n’est qu’un instrument de pouvoir entre les mains de Touadéra et du MCU pour consolider leur domination, neutraliser l’opposition et préserver un ordre où l’incompétence et la corruption prospèrent. Le peuple centrafricain mérite autre chose qu’un Parlement rempli de marionnettes et un régime qui trahit ses propres engagements dès qu’ils deviennent gênants.

 

Si cette dérive continue, la République centrafricaine restera prisonnière de ses propres dirigeants, condamnée à stagner sous la coupe d’un pouvoir qui méprise ses citoyens. Les Centrafricains ont le droit d’exiger des comptes et de mettre fin à cette imposture qui hypothèque leur avenir. La question n’est plus de savoir si cette constitution est sacrée ou non – elle est devenue un piège qui enferme le pays dans un cercle vicieux de médiocrité et de mensonge….

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