« Si elle rentre dans la maison, j’envoie l’armée » : Le Procureur menace l’huissier dans l’affaire de l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Des effets personnels jetés à la rue, une femme contrainte de dormir dans un garage, des gendarmes bloquant l’accès à une maison légalement acquise. À Bangui, l’ancienne ministre et ancienne vice-Présidente du Parlement Marie-Solange Pagonendji vit un cauchemar. Malgré une décision favorable de la Cour d’Appel, le Procureur de la République menace d’utiliser l’armée pour l’empêcher de rentrer chez elle.
En effet, depuis le début de l’affaire, la rédaction du CNC décide alors de mener sa propre enquête. Celle-ci, menée par notre équipe d’investigation sur les documents officiels révèle l’historique complet de ce bien immobilier. Créé en mars 1948, le titre foncier n°557, d’une superficie de 6 hectares, était initialement propriété de l’État français, spécifiquement affecté à l’Aviation Civile. En 1974, une mutation importante transfère ce bien dans le domaine privé de l’État centrafricain.
Mais arrivée en 2011, quand l’État centrafricain, propriétaire légal du lieu, demande à l’ASECNA de rénover les maisons de la cité. Face au coût exorbitant de la rénovation estimé à un milliard de francs CFA, l’ASECNA, simple affectataire, refuse. L’État décide alors de récupérer la cité, de morceler les terrains et de vendre les immeubles aux particuliers. C’est dans ce cadre que Marie-Solange Pagonendji achète légalement l’une des maisons, avec tous les documents officiels en règle.
Mais la situation dégénère brutalement en 2024 quand monsieur Abazène est nommé à la tête du département de la justice. C’est ainsi que l’ASECNA, avec la complicité du ministre Abazène, a décidé de chasser tous les occupants via une procédure judiciaire habillée. Aussitôt, un recours a été déposé à la justice par l’ASECNA contre l’ancienne ministre Marie-Solange Pagonendji, et un jugement a eu lieu rapidement le 25 octobre 2024. La décision a été immédiatement mise en application. Les gendarmes de la brigade motorisée débarquent chez elle sans préavis. La scène est d’une violence inouïe : l’ancienne ministre est traînée hors de la maison, ses effets personnels sont jetés dans la rue. Aujourd’hui encore, ses biens gisent dans la cour de l’hôtel Quatre Saisons, exposés aux intempéries.
Le jugement du 25 octobre 2024, invoqué pour justifier l’expulsion de l’ancienne ministre, est contesté : « C’est un jugement falsifié, totalement illégal », affirme Mme Pagonendji–Ndakala. Son avocat travaille sur un recours, pointant de nombreuses irrégularités dans la procédure.
Ainsi, devant la cour d’appel, la justice lui donne raison. La Cour d’Appel de Bangui annule toutes les décisions précédentes prises en référé par le tribunal de grande instance. Le message est clair : Marie-Solange Pagonendji doit réintégrer sa maison. L’huissier, , reçoit le dossier et effectue toutes les procédures nécessaires.
C’est alors que le Procureur de la République entre en scène. Dans un coup de téléphone menaçant à l’huissier, il lance : “Si vous la faites rentrer dans la maison, c’est l’armée qui viendra la déloger”. Une menace qui paralyse la procédure judiciaire.
Les gendarmes de la brigade motorisée ont scellé et bloqué l’appartement, qu’ils gardent jour et nuit. Aujourd’hui, l’ancienne ministre des Affaires sociales dort dans le garage de cette maison dont elle est la propriétaire légale.
“Je me lave dehors comme une chienne, les gens me voient et me regardent”, confie celle qui a occupé les plus hautes fonctions de l’État. Son seul tort ? Avoir acheté légalement une maison que l’ASECNA revendique aujourd’hui, sans même posséder de titre foncier.
L’affaire dévoile un conflit plus large entre l’État centrafricain et l’ASECNA , qui tente de s’approprier plusieurs propriétés étatiques, y compris des bâtiments abritant des ministères. Une situation qui pose question sur la gestion du patrimoine immobilier de l’État et l’utilisation des forces de sécurité à des fins contestables.
Dans cette affaire, le ministre de la justice, le procureur, le directeur général de la gendarmerie, le lieutenant Bissakonou de la gendarmerie sont derrière cette histoire et tentent de tirer les ficelles, selon notre investigation.
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