Dakar : Lutte contre la pêche illicite
La Marine sénégalaise, sentinelle des côtes bissau-guinéennes
C’est connu, les poissonneuses côtes bissau-guinéennes font parties des plus piratées au monde. Des bateaux battant de douteux pavillons, les écument journellement, privant ce petit déjà si démuni de ces précieuses ressources. Confronté à ce même pillage, Le Sénégal a désormais une nouvelle responsabilité, celle de surveiller les côtes de son voisin des pillards de tous acabits. C’est tout naturellement la Marine Sénégalaise endossera cette charge pour mettre fin ou au moins limiter considérablement ce l’on qualifie de pillages organisés des ressources halieutiques.
Les soldats-commandos de la Marine sénégalaise ont été donc réquisitionnés pour veiller sur les cotes bissau-guinéennes. Cette opération est financée par la Banque mondiale à hauteur de plus de 10 milliards et exécutée par la Direction Sénégalaise de la Protection et de la Surveillance des Pêches ( DPSP). Résultats : Rien que pour ces deux derniers mois, plus de quatre navires voyous ont été arraisonnés par la Marine Sénégalaise et remis aux autorités bissau-guinéennes.
Ces opérations de surveillance constituent un début d’exécution d’un projet régional des pêches en Afrique de l’ouest (Prao) financé par la Banque mondiale à hauteur de plus de 6 milliards cfa et confié à la direction sénégalaise de la Protection et de la Surveillance des Pêches ( DPSP) pour la mise en œuvre. L’objectif visé est d’augmenter de manière substantielle la totalité de la richesse générée par l’exploitation de ressources halieutiques dans certains pays comme le Sénégal et la Guinée-Bissau. Pour y parvenir, la Banque mondiale attend de la Guinée-Bissau qu’elle surveille et protège ses côtes très poissonneuses, mais malheureusement pillées de façon récurrente par les navires étrangers. Pire, la plupart des navires voyous qui opèrent dans les eaux bissau-guinéennes s’activent dans la pêche illicite ou non réglementée. Un fléau voire une délinquance maritime que l’Etat Bissau-guinéen aura du mal à éradiquer puisque sa marine nationale ne dispose pas de logistiques de surveillance c’est-à-dire des bateaux de guerre et autres patrouilleurs.
C’est ainsi que la Banque mondiale s’est rabattue sur l’Etat du Sénégal, précisément la direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) dirigée par le Colonel Cheikh Sarr pour la confier les côtes bissau-guinéennes. Et pour une durée de cinq ans, renouvelable. De jour comme de nuit, la Marine sénégalaise multiplie les sorties en haute mer. Et rien que ces deux derniers mois, plus de quatre navires étrangers ont été pris en flagrant délit de pillage dans les eaux bissau-guinéennes. Arraisonnés par les marins sénégalais, ils ont été escortés jusqu’au port de Bissau avant d’être remis aux autorités pour amendes et transactions.
Une belle performance que s’explique amplement par la technicité de nos soldats de la mer. Dans nos eaux territoriales, les soldats de la Marine sénégalaise ont acquis de solides connaissances et expériences en matière de protection, de surveillance et de patrouille maritime. Ce qui justifie sans doute le choix porté sur eux par la banque mondiale puisque depuis quelques mois, les marins sénégalais sont les sentinelles des cotes bissau-guinéennes.
Pape NDIAYE
« Le Témoin » quotidien sénégalais (Décembre 2014)