Scandale de spoliation des bovins : Les éleveurs centrafricains de Nana-Mambéré et Mambéré-Kadéi victimes des pratiques douteuses de la FNEC
Bangui, 03 juin 2023 (CNC) — La pratique de spoliation des bovins perpétrée par les représentants de la Fédération Nationale des éleveurs centrafricains (FNEC) dans les préfectures de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéi a récemment été mise en lumière par une enquête exclusive du CNC. Les éleveurs centrafricains, fraîchement rentrés d’exil et installés dans les communes de Gamboula, Amadagaza et Oukanga, expriment leur exaspération face à ces pratiques injustes. Ces derniers sont contraints de remettre un bœuf sur dix à la FNEC afin de s’installer dans la région de Berberati et de Gamboula. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les éleveurs paient régulièrement leur adhésion à la FNEC sans recevoir de services en retour. Le ministère de l’Élevage semble absent et les éleveurs se sentent abandonnés. Un certain Ardo Harouna, originaire du Nigeria, est accusé de manipuler les autorités et d’exercer un contrôle absolu sur le destin des éleveurs de la Mambéré-Kadéi.
Des pratiques abusives qui sèment l’indignation :
Les éleveurs centrafricains de la région sont confrontés à des pratiques iniques qui les poussent à remettre une partie de leur bétail à la FNEC. Cette situation est perçue comme une spoliation déguisée, où les éleveurs sont contraints de céder un bœuf sur dix pour s’installer dans la région. Les familles possédant plusieurs troupeaux doivent ainsi sacrifier plusieurs animaux, au grand dam des éleveurs qui endurent déjà de nombreuses difficultés liées aux années de guerre et d’exil.
L’absence de soutien et de services de la part de la FNEC exacerbe les tensions. Les éleveurs déplorent le fait que malgré le paiement régulier de leur adhésion, ils ne bénéficient d’aucune assistance concrète de la part de la fédération. Cette situation alimente le sentiment de trahison et d’abandon des éleveurs qui attendent un accompagnement pour la reconstitution de leurs troupeaux après les épreuves qu’ils ont traversées.
Un protagoniste central dans ce scandale :
Au cœur de cette affaire se trouve Ardo Harouna, un éleveur peul venu du Nigeria en 2010. Il semble entretenir des relations privilégiées avec les autorités locales et agit en toute impunité pour décider du sort des éleveurs de la Mambéré-Kadéi. Les éleveurs accusent Harouna d’exercer une influence clientéliste sur les autorités du ministère de l’Élevage et de la FNEC, lui permettant ainsi de punir qui bon lui semble et d’accorder sa clémence à d’autres.
Les enquêtes en cours :
Suite à ces allégations, notre rédaction a entrepris de contacter des sources directes afin de vérifier les faits. Les témoins interrogés ont confirmé la tenue de cinq campagnes de collecte de bovins en 2022, orchestrées tantôt au nom du président de la FNEC, tantôt au nom du ministre de l’Élevage. Toutefois, les personnes concernées affirment n’avoir aucune connaissance de ces pratiques, y compris le secrétariat général de la FNEC.
Cette situation soulève de nombreuses interrogations. S’agit-il d’une pratique isolée d’un réseau mafieux ? Une enquête approfondie est nécessaire pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Conséquences pour les éleveurs :
Face à ces pratiques abusives, de nombreux éleveurs de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéi décident de migrer vers d’autres régions, notamment Carnot et Nandobo. Ils expriment leur mécontentement et leur désarroi quant à l’absence de soutien de la part des autorités compétentes. Les éleveurs estiment qu’Ardo Harouna, en collusion avec un certain Malami, chef des Peuls Bokolo également originaire du Nigeria, est responsable de leur malheur.
Rappelons que la spoliation des bovins perpétrée par certains représentants de la FNEC dans les préfectures de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéi est une pratique révoltante qui met en péril les éleveurs centrafricains. L’obligation de remettre un bœuf sur dix à la FNEC pour pouvoir s’installer dans la région constitue une véritable spoliation déguisée. Les éleveurs, qui paient régulièrement leur adhésion sans bénéficier de services en retour, se sentent trahis et abandonnés. L’influence présumée d’Ardo Harouna, un éleveur peul du Nigeria, dans cette affaire suscite des inquiétudes quant à l’équité et à la justice au sein de la FNEC et du ministère de l’Élevage. Une enquête approfondie s’impose pour mettre fin à ces pratiques abusives et garantir la protection des éleveurs centrafricains.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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