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Un sas de décompression ouvre à Dakar pour les soldats de retour de Centrafrique

La Voix du Nord  /  Corbeau news

 

Les forces Sangaris à Bangui

L’opération Sangaris en Centrafrique confronte les soldats français à des situations de stress importantes (photo AFP), des exactions et des scènes humaines voire humanitaires parfois difficiles à supporter. Finalement plus qu’au Mali, même s’il faut se garder des comparaisons.

En tout cas, les forces terrestres, désormais commandées par le général Sainte-Claire Deville ont repris le principe du sas de fin de mission pour décompresser avant de reprendre ” une vie plus normale “.

Après Paphos à Chypre pour les retours d’Afghanistan, les relevés de Centrafrique passent désormais trois jours à Dakar…

Lors de la relève des forces Sangaris (mais aussi EUFOR-RCA), qui se déroule actuellement (de début septembre jusqu’à la mi-novembre), 2 500 militaires vont bénéficier de ce sas de décompression en treize rotations d’environ 200 hommes.

A Dakar au Sénégal, nous sommes sur le même principe et les mêmes conditions que le sas de Paphos à Chypre, indique le général de corps d’armée Arnaud Sainte-Claire Deville, commandant des forces terrestres à Lille depuis le 1er août. Avec un complexe hôtelier de bon niveau, un environnement et une organisation largement éprouvée à Paphos.

Au programme des soldats pour ” tourner au mieux la page OPEX ” : informations sur le retour, groupes de parole, échanges sur les expériences de stress, séances de relaxation, sorties culturelles, sport, repos… Pour les psychologues de la CISPAT (cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de terre) notamment, il s’agit de faciliter la rupture entre le soldat en opération et celui en garnison, retrouvant sa famille. Dans la région de Dakar, un détachement de soutien d’une vingtaine de personnes (accueil, transit, psychologues, moniteurs de sport) met en œuvre le sas.

Depuis 2009, 26 000 militaires français sont passés par le sas de Chypre, pour un taux (officiel) de satisfaction de 90 %. Comme quoi, cela répond à un besoin…

” Si on a relancé le sas, c’est qu’on l’estime nécessaire “

Général Français des Forces SangarisLe COMFT (photo Stéphane Mortagne, La Voix du Nord) reconnaît volontiers que la Centrafrique présente des conditions rudes dans un environnement compliqué : ” Quelquefois, nos soldats se retrouvent dans des situations difficiles sur le plan psychologique. Le sas a donc toute sa raison d’être compte tenu du niveau et de l’intensité des engagements auxquels nos soldats peuvent être confrontés.

Pas de chiffre sur une éventuelle montée centrafricaine des syndromes TSPT (troubles de stress post-traumatique). Le général Sainte-Claire Deville se veut prudent : ” Une analyse demande beaucoup de recul avant de pouvoir tirer des conclusions valables. Avec Sangaris, nous sommes encore sur des effectifs faibles. Nous n’avons pas assez d’éléments pour savoir si on a plus ou moins de cas qu’en Afghanistan. Mais si on a relancé le sas, c’est qu’on l’estime nécessaire.

VDN

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