Sant’Egidio : Un acteur controversé dans le processus de paix centrafricain
Une récente publications du magazine Africa Intelligence révèle le rôle grandissant et contesté de l’organisation catholique italienne Sant’Egidio dans le processus de paix en République centrafricaine (RCA). Cette implication pose de nombreuses questions parmi les observateurs et la population centrafricaine.
Bangui, 1 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le dialogue républicain contesté de 2022 et le rôle de Sant’Egidio .
En 2022, le président Touadéra a lancé un dialogue républicain, rapidement critiqué par l’opposition centrafricaine. Soupçonnant une stratégie pour modifier la Constitution du 30 mars 2016, l’opposition s’est retirée du processus dès le début. Malgré les efforts de Sant’Egidio pour convaincre l’opposition de participer, le dialogue a effectivement abouti à une modification constitutionnelle le 30 août 2023, confirmant les craintes initiales de l’opposition.
Et ce n’est pas tout ! Sant’Egidio poursuit ses manœuvres. Africa Intelligence rapporte que Sant’Egidio continue ses efforts de médiation, visant notamment la réintégration des groupes armés membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) au sein de l’accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA). Cette persistance soulève des questions sur les véritables motivations de l’organisation catholique.
En effet, le rôle de Sant’Egidio dans le processus de paix centrafricain semble de plus en plus ambigu. D’un côté, l’organisation prétend œuvrer pour la réconciliation nationale. De l’autre, ses actions paraissent souvent alignées avec les intérêts du gouvernement en place, au détriment d’une résolution équitable du conflit. Cette dualité troublante se manifeste particulièrement dans ses interactions avec les groupes armés.”
Négociations de Sant’Egidio avec les groupes armés.
Le rôle de Sant’Egidio devient particulièrement ambigu dans ses interactions avec les groupes armés. Depuis plus de deux mois, l’organisation tente de négocier avec Mahamat al-Khatim, chef du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), actuellement emprisonné au Tchad. Cette démarche fait suite à l’échec d’une tentative de négociation directe du gouvernement centrafricain, qui avait même libéré un rebelle du MPC et lui avait confié une importante somme d’argent pour faciliter les discussions.
Un porte-parole inattendu du gouvernement.
De façon surprenante, Sant’Egidio semble endosser le rôle de porte-parole officieux du gouvernement centrafricain dans ces affaires complexes. Cette position étonne d’autant plus que le gouvernement collabore ouvertement avec le groupe Wagner, accusé de nombreuses exactions contre la population civile.
Des motivations remises en question.
La présence d’une clinique gérée par Sant’Egidio à Bangui alimente les spéculations sur les véritables motivations de l’organisation. Certains observateurs suggèrent que ces activités diplomatiques pourraient viser à s’assurer les bonnes grâces du régime pour maintenir sa présence dans le pays.
Un processus de paix difficile.
Les efforts de paix en RCA rencontrent de nombreux obstacles. Les accords de Khartoum de 2019, qui avaient permis l’intégration de chefs de groupes armés dans le gouvernement, n’ont pas apporté la stabilité espérée. La menace sécuritaire persiste, notamment avec le FPRC, l’UPC, 3R et la milice Anti-Balaka.
Une incompréhension croissante.
L’approche de Sant’Egidio provoque une incompréhension grandissante parmi les Centrafricains. L’organisation semble privilégier ses relations avec un régime controversé plutôt que de défendre les intérêts de la population. Cette stratégie, qualifiée par certains d’activités illicites menées sous couvert d’une mission de paix, soulève des doutes sur les véritables intentions de l’organisation catholique.
En un mot, le rôle de Sant’Egidio dans le processus de paix centrafricain apparaît de plus en plus ambigu. Alors que l’organisation affirme œuvrer pour la paix, ses actions semblent davantage servir les intérêts du gouvernement en place, au détriment d’une résolution équitable du conflit. Cette situation soulève des questions importantes sur l’impartialité et l’efficacité des médiateurs internationaux dans les conflits africains.
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