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Sangaris : Dans la peau d’un chef d’avion

Depuis mars 2014, l’adjudant Christophe, 39 ans, est chef d’avion et adjoint au chef de transit au sein du détachement de transit interarmées (DETIA) de l’opération Sangaris, sur le camp M’Poko à Bangui.

En France, ce sous-officier est affecté au bureau opération instruction du 1er régiment de train parachutiste (1er RTP) de Toulouse, où il est en charge de leur mise à terre, et plus particulièrement responsable du ravitaillement par air (RVA). Il est engagé dans le domaine de la livraison par air depuis son entrée en service, en 1992. « Mon métier est une vraie passion. Je me suis clairement engagé dans ce domaine par vocation ». Marié et père de trois enfants, il totalise 11 années de services en campagne.

Au sein du DETIA de l’opération Sangaris, l’adjudant Christophe est chargé de l’affrètement et du déchargement des aéronefs. « J’étudie la matière à transporter d’après les différentes réglementations et m’assure de la convergence entre le poids, le volume, et l’aéronef. Tout doit être compatible. Pour le chargement, chaque rotation est préparée à l’avance selon la charge offerte. Elle nous est donnée par le commandant de bord, et calculée en fonction du nombre de passagers et du fret à embarquer. »

L’adjudant Christophe est également chargé de l’accueil des équipages : hébergement, restauration, etc. « Ce travail nécessite un bon sens relationnel, que ce soit avec les équipages ou avec les différents détachements du camps ». Le travail du DETIA dépend des vecteurs aériens et du théâtre d’opération, ce qui demande une très grande réactivité et un sang-froid à toute épreuve : « il nous arrive d’apprendre qu’un avion que nous attendions est retardé de 24h, ou de devoir en urgence affréter un aéronef. ». En RCA, il lui faut traiter environ 3 aéronefs par jour.

Le rôle du DETIA est primordial pour le bon déroulement des opérations. « Ici, on fait principalement de l’aérotransport. Sur d’autres théâtres on est souvent amené à faire de l’aérolargage ou des posés d’assaut. C’est ce qui fait la spécificité du 1er RTP. »

L’adjudant Christophe a toujours travaillé en interarmées et en interalliés. « Cet aspect enrichit vraiment une carrière professionnelle. » Ses nombreuses missions opérationnelles lui ont également permis d’acquérir des savoir-faire reconnus de tous. « Dans ce type de métier, seule l’expérience permet d’évaluer rapidement et au plus juste la faisabilité de certains chargements. Je l’ai particulièrement ressenti sur cette opération. C’est plaisant de sentir que son expérience est une vraie plus-value. Je m’efforce de la partager au quotidien avec mes subordonnés et je leur montre qu’on peut être efficace tout en restant calme, surtout dans l’urgence. J’ai quand même un petit regret ici, celui de n’avoir pas pu faire d’aérolargage. »

Environ 2 000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5 800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA ainsi que son déploiement opérationnel.

 

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