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Réforme constitutionnelle :le lobbying de l’opposition auprès du SG de l’ONU Antonio Guterres

 

Bangui (République centrafricaine) – Après l’éviction de deux juges de la Cour constitutionnelle, dont Danièle Darlan, sa présidente, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, une coalition de partis de l’opposition démocratique, tente de mobiliser le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Valentine Rugwabiza, représentante spéciale des Nations unies en République centrafricaine et cheffe de la Minusca. @ Barbara Debout/AFP
Valentine Rugwabiza, représentante spéciale des Nations unies en République centrafricaine et cheffe de la Minusca. @ Barbara Debout/AFP

 

Rédigé par Africa intelligence

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 8 novembre 2022

 

Le lobbying de l’opposition auprès du SG de l’ONU

 

La plateforme centrafricaine de l’opposition Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) s’apprête à envoyer une lettre au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Elle s’étonne du “silence” de sa représentante spéciale pour la République centrafricaine et cheffe de la Minusca, Valentine Rugwabiza, après l’éviction de deux juges de la Cour constitutionnelle dont sa présidente, Danièle Darlan, par des décrets datés du 24 octobre, officiellement du fait de leur mise à la retraite. Cette demande d’explication intervient une semaine avant le renouvellement de la mission de paix onusienne, qui devrait être acté le 14 novembre par le Conseil de sécurité. Seul l’expert indépendant pour la RCA du Haut-Commissariat des Nations Unis sur les droits de l’Homme, le Togolais Yao Agbetse, a mis en garde, le 4 novembre depuis Genève, que la Cour constitutionnelle devait “être libre de toute ingérence politique de l’intérieur et de l’extérieur”.

Le BRDC est né en août 2022, en réaction au projet de réforme constitutionnelle lancée par le président Faustin-Archange Touadéra. Il réunit des partis de l’opposition, dont la plupart étaient membres de la COD-2020, la précédente coalition opposée à la réélection de Faustin-Archange Touadéra. Y participent ainsi, entre autres, le MLPC de Martin Ziguélé, l’URCA d’Anicet-Georges Dologuélé, le CRPS de Nicolas Tiangaye, ou encore Patrie de Crépin Mboli-Goumba

Tous s’étonnent par ailleurs de ne pas avoir encore été reçus par la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU depuis son arrivée en avril, contrairement aux habitudes de son prédécesseur, Mankeur Ndiaye.

À lire aussi : Coup d’État constitutionnel, le BRDC demande à la communauté internationale de suspendre toute coopération avec la RCA

 

Silence diplomatique

 

Le limogeage de Danièle Darlan, qui s’opposait au projet de réforme constitutionnelle du parti présidentiel, suscite jusqu’à présent peu d’émoi : seul le département d’Etat américain a publiquement réagi, faisant part dans un communiqué daté du 28 octobre de sa “profonde préoccupation”. Une déclaration qui contraste avec le silence du G5, groupe composé de la France, de l’Union européenne – qui suivent toutes deux de près cette réforme -, de la Minusca, de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale et de la Banque mondiale. En l’absence de représentants des trois dernières institutions, le G5 n’a produit aucun communiqué.

Tous les ambassadeurs en poste à Bangui ont d’ailleurs été invités par le président Faustin-Archange Touadéra au palais de la Renaissance, le 28 octobre, pour une explication de texte sur sa décision de révoquer les deux juges constitutionnels.

Outre l’argument de leur mise à la retraite de la fonction publique, le chef de l’Etat centrafricain a avancé les prises de position publiques de Danièle Darlan à l’égard du BRDC. La coalition de l’opposition avait dénoncé les manœuvres d’intimidation menées par des proches du président à l’encontre de la présidente de la Cour constitutionnelle. Cette dernière l’avait alors, dans un communiqué, remercié pour son soutien. Danièle Darlan s’était également affichée avec des membres du BRDC, dont Nicolas Tiangaye, lors d’une manifestation de soutien du barreau centrafricain, le 19 septembre.

À lire aussi : DROIT DE RÉPONSE AU FAMEUX PROFESSEUR NYAMSI AU SUJET DE LA MISE EN PLACE D’UN CONSEIL CENTRAFRICAIN DE RÉSISTANCE ET DE TRANSITION

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