Référendum en Centrafrique : La dangereuse danse des députés corrompus et manipulés
Bangui, 21 août 2023 (CNC) – Le peuple centrafricain a été témoin d’une triste démonstration de manipulation politique alors que le projet de nouvelle constitution illégale et controversée a été soumis au référendum le 30 juillet dernier. Faustin-Archange Touadéra, le président actuel qui cherche à briguer un troisième et des mandats à vie, a réussi à corrompre et à manipuler un groupe de députés pour valider son plan de rester au pouvoir indéfiniment. Cependant, ces mêmes députés, une fois leurs rôles accomplis, semblent réaliser la portée de leurs actions et commencent à pleurer des larmes de regret et de honte.
L’histoire de la manipulation politique est tristement familière dans de nombreux coins du monde, mais en République Centrafricaine, elle a pris une tournure alarmante avec le référendum du 30 juillet. 73 députés, censés représenter les intérêts du peuple, ont été transformés en marionnettes par Faustin-Archange Touadéra et ses alliés pour valider un projet de constitution qui pourrait potentiellement le maintenir au pouvoir pendant des décennies.
Ces députés, dont on attendait une prise de position éclairée et indépendante, ont été manipulés comme des pantins par le régime en place. Ils ont soutenu le référendum illégal, en dépit des appels à boycotter le processus de certains opposants légitimes. L’effet des manœuvres de Touadéra a été clair, avec une victoire écrasante du “OUI” au référendum, mais à quel prix pour la démocratie et l’avenir du pays ?
Une note récente, adressée à la Cour Constitutionnelle par ces 73 députés, révèle une tournure ironique. Les mêmes députés qui ont soutenu avec enthousiasme la constitution contestée, en récoltant les fruits de leur collaboration avec le pouvoir en place, 5 000 000 de F CFA chacun, demandent maintenant des rectifications d’un article de ce projet de constitution. Ils prétendent soudainement s’inquiéter de la disposition de cette constitution qui entrer en vigueur dans les jours qui suivent, pourtant qu’ils ont contribué à faire adopter, mettant en avant des préoccupations pour les minorités Peulh et Akah ainsi que pour la couche vulnérable de la population, femmes et enfants, disent-ils, c’est comme si les enfants sont autorisées à être candidats avec leur âge. Or, dans la réalité, cette exclusion d’ordre général, va les empêcher de briguer les prochaines législatives.
La requête aux fins de rectifications d’une disposition qu’ils qualifient de polémique, or, NON, vise seulement à les soustraire de la nouvelle condition d’éligibilité pour être candidat aux élections législatives. Cette disposition, article 99 alinéa 1, dispose que pour être candidat aux élections législatives, il être titulaire d’un diplôme de baccalauréat ou d’un titre équivalant.
Les 73 députés, tous non scolarisés et signataires de la requête, n’ont même pas le brevet de collège qui pourrait leur permettre d’atteindre le niveau bac. Ils acceptent tous de soutenir la nouvelle constitution qui est prometteuse, d’après eux, d’une nouvelle République qui implique, mais il faut le président de la Cour constitutionnelle fait disparaitre à son niveau cette exigence. Entre temps, ils demandent tous au juge Waboué de la Cour d’annoncer que, si aucune correction ne peut se faire en l’état actuel des choses, cette disposition ne sera appliquée rien qu’aux nouveaux candidats aux législatives, pas eux.
Leur requête, cependant, sonne creuse, hypocrite et discriminatoire. Comment peuvent-ils prétendre se soucier des droits des minorités et de la vulnérabilité de la population alors qu’ils ont précédemment fermé les yeux sur les violations flagrantes de la constitution et les aspirations démocratiques du peuple à cause de 5 000 000 de F CFA ? Leur volte-face ne peut masquer que leurs actions ont été motivées par leur propre intérêt personnel plutôt que par l’intérêt du pays et de son peuple.
Leur lamentation à la Cour Constitutionnelle pour rectifier une disposition qu’ils ont contribué à créer, bien que contre eux, soulève des questions fondamentales sur leur intégrité et leur aptitude à représenter le peuple. Est-ce à la Cour Constitutionnelle de corriger une disposition adoptée par un référendum, ou est-ce aux députés d’assumer la responsabilité de leurs actes et de travailler pour le bien du pays ?
Le triste épisode de manipulation et de soumission de ces députés nous rappelle l’importance de la vigilance citoyenne et du maintien des institutions démocratiques robustes. La République Centrafricaine mérite mieux que des représentants manipulables et des dirigeants avides de pouvoir. L’avenir de la nation dépend de la volonté du peuple de se dresser contre la manipulation politique et de défendre les valeurs de la démocratie et de la justice.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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