RDC : 14 civils tués dans une nouvelle violence des miliciens en Ituri
Texte par: Agence Anadolu
Publié par:Corbeaunews Centrafrique
Au moins 14 personnes, dont 7 déplacés de guerre, ont été tués, samedi, par des miliciens dans un village de la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué les autorités, dimanche. Un bilan fourni la veille faisait état de dix morts.
“Les combattants de la Coopérative pour le Développement du Congo (Codeco) ont investi, samedi matin, le village Gudha, dans la chefferie des Ndo-Okebo en territoire de Djugu. Ils ont mis fin à la vie de 14 civils à coups de machettes”, a déclaré à l’Agence Anadolu Jean Dz’ba Banzu, patron de la chefferie.
Deux blessés sont “dans un état critique”, a-t-il affirmé indiquant qu’aucune présence des forces gouvernementales n’est signalée dans l’agglomération. Les déplacés tués avaient fui le village de Ngotshi pour se réfugier avant d’être massacrés samedi.
La Croix-Rouge a confirmé dans un message aux médias locaux le bilan des autorités, affirmant procéder aux enterrements des victimes, ce dimanche.
Un porte-parole de l’armée depuis la capitale Kinshasa a confirmé les exactions tout en reconnaissant que le dispositif sécuritaire est confronté à une “insuffisance des hommes en uniforme” dans les zones victimes des violences.
Les miliciens Codeco sont les principaux acteurs de la violence en Ituri, province riche en or située à la frontière avec l’Ouganda.
Ils ont pris en otage depuis le 16 février 8 émissaires du président Félix Tshisekedi venus négocier un cessez-le-feu et leur reddition.
La milice a posé des conditions incluant l’arrêt des opérations et l’amnistie pour les miliciens pour la libération des otages. La veille de leur enlèvement, 18 autres civils avaient été tués au village Sciérie Abelkozo dans la même zone.
Née dans la fièvre des tensions entre des ethnies en Ituri, vers 2017, la milice Codeco, est accusée d’une salve de massacres dans la province de l’Ituri. Ses victimes se comptent chaque année par centaines, selon l’ONU, des milliers, d’après la société civile.
La milice est accusée d’avoir massacré essentiellement des membres des communautés Hema et Alur, alors qu’elle prétend défendre la communauté Lendu.
L’Ituri est placé sous état de siège depuis la mi-2021 par le président Félix Tshisekedi pour tenter d’enrayer la violence des groupes armés.
Cette mesure a consacré la gestion de la province, des territoires et son chef-lieu Bunia par des officiers supérieurs de l’armée et de la police.
Elle n’a pas permis de réduire, en revanche, la violence dans la province.