Express.be / Corbeau News Centrafrique: 23-01-2015.
Voici l’Etat africain où le prix d’une grenade est le même que celui d’une bouteille de Coca-Cola
La République centrafricaine peut être considérée comme un microcosme du commerce international d’armes, écrit Andrew Harding de la BBC. Les grenades présentes sur le marché de ce pays proviennent de Chine ou de Bulgarie, les mortiers sont soudanais, les lance-roquettes sont iraniens, les balles sont britanniques, belges ou tchèque et les tours de tir sont espagnoles ou camerounaises, indique un rapport détaillé sur le commerce des armes en RCA.
En 2013, lorsque ces armes sont arrivées dans les mains des membres de la Seleka, une coalition religieuse musulmane au pouvoir en RCA, une guerre civile a éclaté provoquant le déplacement de centaines de milliers de civils.
« Les grenades à main de type 82-2 sont parmi les articles militaires les plus répandus en RCA », précise le rapport Conflict Armament Research group, un organisme de l’Union européenne. Selon le rapport, elles sont si répandues sur le marché que leur prix d’achat varie entre 0.5 et 1 dollar l’unité, soit un prix moins élevé qu’une bouteille de Coca-Cola. De petite taille et facile à dissimuler, elles ont un impact conséquent sur la sécurité et sont responsables de nombreux décès et de blessures dans les populations civiles, à Bangui et partout dans le pays tout au long de l’année dernière.
Les forces de la Seleka de la capitale possèdent ces grenades ainsi que les mercenaires étrangers à plusieurs endroits. Elles semblent avoir été introduites en RCA par plusieurs Etats voisins comme le Soudan. Leur fabrication daterait de 2006 et il semble qu’elles aient été destinées dans un premier temps au Népal à partir de la Chine.
Dans plusieurs cas, des munitions chinoises et iraniennes présentes en RCA semblent avoir transités depuis le Soudan. Pour la Chine, ce trafic constituerait une violation des conditions générales d’utilisation entre les deux pays. L’armée népalaise affirme n’avoir jamais utilisé ce type de grenades. .
« Peu importe d’où viennent les armes, le résultat est clair : le Seleka avec sa prise de pouvoir a inondé une région déjà remplie d’armes. Ses membres ont commis de graves violations des droits de l’homme incluant des assassinats de femmes et d’enfants », a déclaré Lewis Mudge de Human Rights Watch.