RCA : vive tension à Bozoum, des détonations d’armes sont entendues, la ville se vide de ses habitants.

Publié le 3 mai 2020 , 4:30
Mis à jour le: 3 mai 2020 4:30 am
Biendenue à Bozoum
Pancarte de bienvenue à Bozoum, capitale provinciale de l’Ouham-Pendé.

 

Bozoum (République centrafricaine ) – La tension est toujours palpable à Bozoum, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Péndé. Les détonations d’armes automatiques sont entendues partout dans la ville, et les populations,  apeurées, se sont terrées chez elles, tandis que les autres ont dû quitter la ville pour se réfugier dans la brousse. Les soldats FACA, lourdement armés,  sont toujours visibles dans la ville, et les miliciens Anti-Balaka menacent de faire usage de leur arme.

 

Depuis 24 heures, la ville de Bozoum, capitale provinciale de l’Ouham-Péndé,  est secouée par des évènements impliquant des soldats des forces armées centrafricaines (FACA) et un groupe des jeunes locaux.

Selon certains témoins de la scène interrogés par CNC, tout a commencé ce vendredi 1er mai  par une altercation musclée entre un groupe des jeunes de Bozoum et un soldat des forces armées centrafricaines (FACA).

On ignore les vraies raisons de cette altercation, mais certains ont indiqué à CNC que le soldat FACA, qui aurait perdu son téléphone dans le marché central la veille, soupçonnait un groupe des jeunes d’être à l’origine de vol de son téléphone. Ce qui aurait occasionné  une altercation avec ce groupe des jeunes au marché. Au même moment, une autre version des faits relatée par d’autres témoins parle de la scène de la jalousie. Mais ce qui est certain dans cette affaire, le soldat FACA, lors de son altercation avec ce groupe des jeunes, a été grièvement blessé, et il est décédé de ses blessures aux urgences de l’hôpital de Bozoum ce samedi dans la matinée. Malheureusement, à l’annonce de son décès, ses camarades militaires, très en colère, ont pris d’assaut la ville tout en faisant des tirs sans cesse avec leur fusil d’assaut.

Les populations, apeurées, ont dû quitter la ville pour se réfugier dans la brousse, tandis que les autres se sont terrées chez elles toute la journée.

Les rues sont devenues quasiment vides, et les commerces sont hermétiquement fermés.

Pour l’heure, le calme est revenu dans la ville, mais la tension est toujours palpable entre les soldats FACA et les populations de Bozoum.

Il y a lieu de rappeler qu’au mois de février dernier, un soldat de l’armée nationale, déployé aux alentours de Bozoum pour assurer la sécurité des ouvriers des sociétés chinoises qui tamisent le gravier de l’Ouham à la recherche de l’or depuis janvier 2019, aurait blessé une femme à une jambe en tirant avec son fusil d’assaut, en présence de bien de personnes,  à proximité du village de Garo, situé à environ 25 km au nord de Bozoum. Les proches de la femme blessée et autres villageois auraient réagi en s’attaquant au militaire, à qui ils ont arraché l’arme. Ils l’ont agressé et quelqu’un a même tiré sur lui avec un fusil de chasse, en lui provocant une blessure à l’épaule.

 

Florentine Maïguelé

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