Bangui, République centrafricaine, jeudi, 23 septembre 2021, 02:56:03 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Domiciliée depuis plusieurs mois à Damara, ville d’origine de son époux située à 75 kilomètres de Bangui sur l’axe Sibut, Madame Tina Touadera, l’épouse du chef de l’État Faustin Archange Touadera se lance désormais dans le commerce des bétails entre Bangui Brazzaville. Conséquence, crise de la viande des bœufs sur les marché de la capitale centrafricaine et de ses environs.
Selon plusieurs bouchers de la capitale interrogés par CNC, l’exportation massive et régulière des bœufs vers le Congo Brazzaville que s’adonne l’épouse du chef de l’État affecte sérieusement la demande intérieure. Selon un boucher centrafricain, Tina Touadera dispose d’un parc de plusieurs hectares d’élevage à Damara destiné uniquement à l’exportation. C’est effectivement sur ce point que les bouchers de la capitale ont reproché à l’épouse du chef de l’État d’avoir fragilisé le marché intérieur qui présente en ce moment une pénurie sans précédente des viandes de bœufs sur les marché.
« La quasi-totalité des bœufs, destinée au marché de la capitale, a été confisquée et soumise à l’exportation », s’indigne un boucher du marché PK12 qui ajoute par ailleurs que même les troupeaux en provenance des villes de provinces sont aussi confisqués par Madame Touadera.
Selon une autre source au ministère de l’élevage, Monsieur Hassan Bouba, ministre de l’élevage et de la santé animale aurait contribué également à la pénurie des viandes dans le pays. D’après elle, le ministre aurait ordonné à tous les maires des communes d’élevage de Centrafrique de regrouper chacun des têtes des bœufs afin de les remettre gracieusement au chef de l’État. Une allégation confirmée par une autre source bien informée à Bambari qui ajoute que La République centrafricaine (RCA) est dotée d’un environnement favorable au développement de l’élevage des bovins. Les conditions climatiques, la faible densité de la population (5,30 hab./km2) et l’abondance des eaux de surface et du pâturage constituent d’énormes potentialités pour le développement de ce secteur. Mais la dernière crise dans le pays, avec le massacre régulier des familles Peules du nord-ouest par les mercenaires russes, affecte aussi négativement l’élevage des bovins en Centrafrique.
Rappelons que la commercialisation de bovins sur pied joue un rôle important dans l’économie centrafricaine. Elle contribue pour environ 13 % au produit intérieur brut (PIB), soit 35 % du PIB agricole. Avant 2013, plus de 270 000 personnes tirent l’essentiel de leur revenu de cette activité.
Outre l’accroissement des effectifs du cheptel bovin centrafricain, on note des apports extérieurs en provenance du Tchad et du Soudan.
Par Anselme Mbata
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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