Bambari (République centrafricaine ) – après avoir passé quelques jours à Bangui à l’invitation du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, le chef rebelle Ali Darassa est de retour dans son fief de Gbokologbo, ce lundi 20 avril, à bord d’un petit avion spécialement affrété par le Président de la République Faustin Archange TOUADERA. Mais à l’annonce de son retour, plusieurs dizaines de ses éléments rebelles s’adonnent à tirer en l’air pour exprimer leur joie. Mais pourquoi fêtent-ils le retour de leur chef à Gbokologbo comme une victoire ?
Ce lundi 20 avril, à Gbokologbo, situé à une soixantaine de kilomètres de Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, les rebelles de l’UPC (Unité pour la paix en Centrafrique )s’adonnaient à faire des tirs avec leur fusil d’assaut. Il ne s’agit pas des tirs de combats comme à l’habitude, mais c’était des tirs de joie pour célébrer le retour à Gbokologbo de leur chef Ali Darassa qui vient de passer justement quelques jours à Bangui, à l’invitation du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.
Selon les rebelles, interrogés par CNC, Ali Darassa, leur chef d’État major, bien qu’il ne parle ni français, encore moins Sango, langue nationale en République centrafricaine, serait un bon négociateur.
Selon eux, lors de son déplacement à Bangui, il a pu rencontrer les autorités du pays, et toutes ses revendications ont été validées, non seulement par le Premier ministre Firmin NGRÉBADA, mais également par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.
S’agissant de la nomination au gouvernement de monsieur Hassan Bouba à la tête du département de l’élevage, source de tension entre le chef rebelle Ali Darassa et le Président de la République, ce dernier aurait accepté finalement de suspendre cette nomination. À la demande du chef rebelle, le ministre actuel de l’Enseignement primaire, secondaire, technique et de l’Alphabétisation, monsieur Moukadas NOURE qui assure l’intérim au département de l’élevage durant trois mois en attendant la nomination d’une autre personnalité issue de l’UPC.
Pour le chef rebelle Ali Darassa, selon ses proches, sa principale revendication n’est pas seulement l’abrogation du décret de nomination au gouvernement de son conseiller politique Hassan Bouba,mais également son limogeage de son poste de conseiller du Premier ministre qu’il occupe depuis plusieurs mois. Ce qui a été accepté par le Premier ministre.
S’agissant du désarmement de ses éléments conformément à l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et les 14 groupes armés, aucun débat n’a été fait sur ce sujet avec le chef rebelle lors de son séjour à Bangui, assurent ses proches interrogés par CNC, qui expliquent par ailleurs qu’une importante somme d’argent lui aurait été remise par le chef de l’État, par l’entremise de son Premier ministre Firmin NGRÉBADA. On ignore les raisons du versement de cette importante somme d’argent au chef rebelle, mais certains généraux de l’UPC parlent de fonds d’affaires. Mais de quelle affaire parlent-ils ?
Souvenez-vous, lors du passage à Bangui du chef rebelle Ali Darassa la semaine dernière, ses généraux ont fait savoir à CNC que celui-ci serait en déplacement d’affaire dans la capitale.
Il y’a lieu de rappeler que depuis la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés, plusieurs représentants des chefs rebelles ont été nommés dans le gouvernement dirigé par Firmin NGRÉBADA, et des alliances contre nature ont également été scellées avec les rebelles qui sont devenus contre toute attente des supers alliées du pouvoir de Bangui.
Affaire à suivre.
Bertrand Yékoua
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