RCA : Noureidine Adam et le FPRC demandent la démission de Firmin NGRÉBADA

Publié le 20 janvier 2020 , 9:31
Mis à jour le: 20 janvier 2020 9:31 am
Le premier ministre centrafricain Firmin Ngrébada, à gauche, et le chef rebelle, patron du FPRC, le général Noureddine Adan, à droite. Photos combinée par CNC le 20 janvier 2020.
Le premier ministre centrafricain Firmin Ngrébada, à gauche, et le chef rebelle, patron du FPRC, le général Noureddine Adan, à droite. Photos combinée par CNC le 20 janvier 2020.

 

 

Bangui (République centrafricaine) – C’est dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 20 janvier par Noureiddine Adam que  le FPRC  demande la démission du Premier ministre Firmin NGRÉBADA, qui selon lui, s’est mû dans un silence assourdissant depuis les violences armées dans la région de la Vakaga, à l’extrême nord-est de la Centrafrique.

 

Il est encore dans le mémoire collectif, que Firmin NGRÉBADA, pour être Premier ministre, avait bénéficié du soutien inconditionnel des groupes armés après la signature de l’accord de paix, un poste qu’il avait obtenu pour éjecter Sarandji, car, il l’avait savamment ourdi avec la bénédiction de ces amis de circonstances les rebelles.

 

Sans ambages, le 1er vice-président du FPRC s’est fondé sur l’évolution de la situation sécuritaire à Birao caractérisée par des attaques dirigées contre les ethnies Rounga et Sara qui, depuis, n’émeuvent pas les autorités centrafricaines et la MINUSCA affichant au passage une passivité déconcertée.

Pour mémoire, rappelons-le, c’est depuis le mois de juillet 2019 que toute la région de la Vakaga est soumise à une série de violences sans précédente entre le MLCJ (mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice ) et le FPRC (Front populaire pour la renaissance de Centrafrique )  sur un fond de tension ethnique entre les Kara et Rounga.

 

« Eu égard de ce qui précède, le 1er vice-président du FPRC, le Général Noureidine Adam, porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que les troubles et tensions à Birao sont alimentées et entretenues par trois ministres du gouvernement. Ce qui explique la passivité et l’inaction du gouvernement envers les souffrances des populations de Birao et la sourde oreille quant à nos incessants appels, communiqués et propositions quant au rétablissement de la sécurité dans la préfecture de la Vakaga », dit-il.

 

Autant d’indices comportementaux d’irresponsabilités relevés par le leader du FPRC, il pointe du doigt la complicité du gouvernement dans les attaques des populations civiles de Birao, compte tenu des élucubrations et les incohérences du gouvernement et au regard des retards enregistrés dans la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine )APPR-RCA), « le FPRC déclare caduque et désuet, le dispositif Unités Spéciales Mixtes de Sécurité tel que prévu dans l’APPR-RCA, articles 16 et 17, dénonce le silence complice qui entoure les attaques incessantes et répétées des populations de Birao menacées par une épuration ethnique, dénonce l’irresponsabilité du gouvernement », relève-t-on dans le communiqué.

Justement, dans ce communiqué, le FPRC dénonce la faillite de la MINUSCA dans sa mission de protection des populations civiles alors que l’acharnement de la MINUSCA envers les responsables du FPRC, particulièrement le président du CNDS, Abdoulaye Hissen Ramadan,  est sans complaisance. Sur ce point, « la MINUSCA a perdu ainsi sa crédibilité envers la population locale. Ce qui explique son manque d’acceptation. Par cette même occasion, le FPRC déplore également que la MINUSCA s’est fait bernée et manipulée par ceux-là qui ont préparé, organisé et commis l’épuration ethnique des populations civiles à Birao : le gouvernement et ses acolytes du MLCJ/PRNC », a ainsi fustigé Noureidine Adam.

Sans tergiverser, le FPRC demande la « démission du Premier ministre, chef du Gouvernement, pour son incapacité de mettre en œuvre l’APPR-RCA dont il est lui-même issu », une manière de désapprouver Firmin NGRÉBADA qu’ils ont porté à bras le corps pour obtenir la tête de Sarandji au lendemain de la signature de l’Accord de paix signe le 6 février 2019.

 

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