lundi, décembre 16, 2024
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RCA : Ndélé, une ville fantôme contrôlée par des groupes armés.

Le camp des personnes déplacées proche de la base de la Minusca à Ndélé, le 13 mars 2020. Photo CNC / Moïse Banafio.
Le camp des personnes déplacées proche de la base de la Minusca à Ndélé, le 13 mars 2020. Photo CNC / Moïse Banafio.

 

Ndélé (République centrafricaine ) – avec ses 14 000 habitants, la ville de Ndélé, chef-lieu de la préfecture de Bamingui-Bangoran est devenue depuis quelques jours une ville fantôme après les derniers affrontements entre deux groupes armés rivaux issus de l’ex-coalition Seleka. Des centaines des habitations ont été incendiées, des ONG internationales quittent la ville, et les populations civiles ont également  quitté leur domicile pour les camps des déplacés. Pendant ce temps, des rumeurs circulent faisant échos de la mort du préfet de Bamingui-Bangoran, tandis que le sous-préfet de Ndélé, disparu il y’a quelques jours, est revenu dans la ville sain et-sauve.

 

Depuis le déclenchement des hostilités la semaine dernière entre les groupes armés à Ndélé, dans la préfecture de Bamingui-Bangoran, la ville est vidée d’une partie de ses populations qui se sont retranchées dans les camps des déplacés repartis dans la ville.

Mais avec les derniers combats qui ont eu lieu mercredi, la sous-préfecture de Ndélé ressemble parfaitement à une ville fantôme. La totalité des habitants est désormais regroupée dans un seul camp des déplacés situé devant la base militaire de la Minusca ( Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique ).  Aucun civil n’est visible dans la ville. Même certains combattants rebelles du RPRC  , ou encore du FPRC ont du jeter leur arme pour se retrancher dans ce camp des déplacés proche de la Minusca, désormais unique à Ndélé après le dernier massacre.

Ce qui est exceptionnel dans cette histoire, c’est que tous les commerçants tchadiens et soudanais du marché central ont dû déménager avec tout leur commerce dans le camp. Certains ont même transformé une partie du camp à une sorte du parking pour leurs camions CBH et autres. Les sites des déplacés de Ndah et de l’OIM (Organisation internationale de migration ) sont définitivement fermés en raison du dernier massacre des civils perpétré par les rebelles du RPRC et leur allié du MLCJ.

Alors qu’une mission des enquêteurs des Nations unies est arrivée à Ndélé jeudi vers 11 heures pour des éventuelles investigations sur le dernier événement ayant occasionné la mort de plusieurs dizaines des civils, on vient d’apprendre, d’une source proche du RPRC que le préfet de Bamingui-Bangoran, blessé dans les derniers événements de Ndélé, est finalement décédée de ses blessures. Une information difficilement vérifiable en raison de la complexité actuelle de la situation sur le terrain.

Entre temps, le sous-préfet de Ndélé, disparu la semaine dernière, est retrouvé sain et sauf. Selon ses proches, il serait actuellement en sécurité dans la ville.

Au même moment, le RPRC et ses alliés Janjawid du MLCJ ont tenu, ce jeudi 12 mars,  une réunion au village Mianmani, situé à une dizaine de kilomètres de Ndélé. Tandis qu’au centre  Ndélé, un renfort des rebelles du MPC est arrivé pour prêter main-forte à leurs alliés du FPRC en difficulté après le dernier massacre.

Du côté de la Minusca, aucun dispositif militaire n’a été pris dans la ville comme à Birao la dernière fois. Comme si tout a été fait pour protéger le MLCJ et ses alliés, et exposer le FPRC afin de l’affaiblir comme souhaite le gouvernement.

Affaire à suivre…

 

Moïse Banafio

Copyright2020CNC.

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