Bangui, République centrafricaine, mercredi, 2 décembre 2020, 11:16:29 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Cinq jours après la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider certains dossiers de candidatures aux législatives du 27 décembre 2020, des voix se sont soulevées dans le pays, que ça soit du côté des groupes armés que de la majorité présidentielle pour dénoncer la décision irrévocable des juges. Ainsi, après les candidats recalés du MCU, parti au pouvoir, et ceux issus des groupes armés actifs, c’est le tour de maître Jean-Louis OPALEGNA , avocat du collectif des députés recalés de prendre la parole et fustiger la décision des juges, et plaider pour une inclusivité de ces élections générales du 27 décembre 2020.
Même si Maître Jean-Louis OPALEGNA, avocat du collectif des députés recalés par la cour constitutionnelle reconnait que la décision des juges n’est pas susceptible d’un recours, la seule voie disponible à prendre est celle du quatrième pouvoir, c’est-à-dire des médias, afin que l’opinion nationale et internationale puissent rendre comptent que ceux qui constituent la Cour constitutionnelle ne sont pas exempts d’erreurs de droit.
« C’est l’intérêt pour lequel nous avons relevé ces différentes erreurs pour dire que nous devons contribué à l’évolution du droit constitutionnel en République centrafricaine, puisque les décisions qui sont rendues et qui ne respectent pas les règles de l’art sont aussi de sources de problème, d’insécurité juridique, et en sens propre du terme », a ajouté Maître Jean-Louis OPALEGNA, avocat du collectif des députés recalés.
D’après lui, la décision de la Cour constitutionnelle n’est pas inclusive. Prenant l’exemple du motif de la mauvaise moralité évoqué par la Cour constitutionnelle pour écarter nombre de ses clients, force est malheureusement est de constater que bon nombre des candidats validés par la Cour constitutionnelle n’ont pas de bonnes moralités plus que ses clients. Prenant l’exemple de l’affaire Angola Gâte, d’après maître Jean-Louis Opalegna, certains candidats validés par les juges devraient aussi être invalidés.
Et ce n’est pas tout ! L’homme continue sa déclaration en prenant l’exemple de la nomination des membres des groupes armés à des postes de haute responsabilité de l’État alors que la constitution l’a formellement interdit, et que cette loi s’impose à toutes les autorités du pays. D’après lui, cela constitue aussi de la mauvaise moralité, mais la cour constitutionnelle semble l’ignorer.
Plus grave encore, l’homme pointe du doigt la violation de la loi fondamentale sur le délai prévu par la constitution pour la mise en place de toutes les institutions de la République. D’après lui, le simple fait de ne pas avoir mis en place par exemple l’autorité nationale des élections dans le délais prévu par la constitution constitue une violation flagrante de la constitution du 30 mars 2016.
Pour de nombreux observateurs, Maître Jean-Louis Opalegna viserait directement la validation des dossiers de candidatures de madame Catherine Samba-Panza, du Premier ministre Firmin Ngrebada, mais aussi dans une autre mesure celle du chef de l’État, expert en violation de la constitution de la République centrafricaine.
« Nous devons faire en sorte que la Cour constitutionnelle qui est une instruction indépendante puisse rendre des décisions justes et justifiées afin d’éviter de dérapage », a martelé Monsieur Opalegna au micro du CNC.
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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