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RCA: LA POPULATION DE LA OUAKA SUBIT DES GRAVES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME EN PRESENCE DE LA MINUSCA ET SANGARIS

 

conference de presse de la MINUSCA à Bangui
conférence de presse de la MINUSCA à Bangui 14 janvier 2015

 

LA POPULATION DE LA OUAKA SUBIT DES GRAVES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME EN PRESENCE DE LA MINUSCA ET SANGARIS

 

 

Bangui (CNC).

 

La population de la sous-préfecture de la Ouaka, une localité au Centre-est de la République centrafricaine, demeure sous la coupe des groupes armés qui continuent de perpétrer les crimes malgré la présence des forces internationales à savoir la MINUSCA et la Sangaris dans la Région. Plusieurs cas de violations des Droits de l’homme sont signalés dans cette localité. Une situation qui a poussé une équipe de la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA de faire une enquête sur les allégations d’un massacre de 200 personnes dans la région et d’autres cas de crimes commis par des groupes armés actifs.

 

Lors de sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire organisée, ce 14 janvier 2015 à son siège, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) à travers son équipe de Division des Droits de l’homme a présenté aux professionnels de la presse centrafricaine un rapport préliminaire sur les exactions commises par les groupes armés sur la population de Bambari.

Une équipe de la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA s’était rendue à Bambari dans la préfecture de la Ouaka entre le 24 Novembre et le 1er décembre 2014 afin d’enquêter sur les allégations de déplacements de la population des villages situés sur l’axe Bambari –Ndassima, et celles du massacre de 200 personnes dans le village de Zoubingui sur l’axe Bambari-Ippy.

L’équipe a visité cinq sites de déplacés internes à Bambari, l’hôpital de référence de Bambari, le village  de Zoubingui, et a interrogé les responsables des Ex-seleka,  des Anti-balaka, les victimes, les parents des victimes, les témoins, les autorités médicales, les organisations non Gouvernementales, les chefs de communautés, les officiels de l’administration, la gendarmerie locale et les membres de la société civile afin de vérifier et corroborer les informations recueillies pendant toute la durée de l’enquête.

L’équipe a noté que la situation des droits de l’homme dans la Sous-préfecture de la Ouaka est très  préoccupante à cause de la prolifération des armes légères, des conflits intercommunautaires et des attaques perpétrées contre les populations civiles par les différents groupes armés.

Les enquêteurs de la MINUSCA ont confirmé plusieurs cas d’attaques sporadiques contre les populations civiles,  des arrestations suivies de détentions arbitraires,  disparitions forcées et des tueries. Ces violations des droits de l’homme auraient été commises par des groupes armés qui opèrent dans la région. Cependant, les enquêteurs n’étaient pas en mesure de confirmer les allégations du massacre de 200 personnes“, a fait savoir Mme Uwolowulakana IKAVI-GBETANOU, Chef du Bureau de la Communication et de l’Information Publique de la MINUSCA.

Un bilan sombre sur des crimes perpétrés dans la Ouaka par les bandits armés

Cette équipe de la Division des Droits de l’homme a recueilli les informations préliminaires sur de nombreux cas. D’après l’équipe, au moins 17 cadavres ont été découverts par les  communautés vivant près de la rivière Gbaidou, environ cinq (5) personnes ont été tuées et jetées dans la rivière et ses abords.

Par ailleurs, les autorités locales ont déclaré que (7) sept corps ont été retrouvés dans les abords de la rivière Gbaidu/Ippy au mois de Novembre. Deux corps en état de décomposition aux abords de la rivière Gbaidu ont été découverts par les enquêteurs de la MINUSCA. Les entretiens ont aussi révélés que certains villages situés sur l’axe Bambari-Ndassima ont été désertés de ses habitants  et du cheptel.

De surcroît, les autorités locales de la Ouaka ont remis  un rapport aux enquêteurs de la MINUSCA  dans lequel  se trouvent 176 cas d’incendies, 107 cas de pillages, 28 cas de destruction de maisons, 2 lieux de culte, 215 personnes blessées par balles dont 23 évacuées, 214 personnes tuées par balles, dont 69 inhumés par la croix rouge et 52 dépouilles remis aux familles. Cependant, ces autorités n’étaient pas en mesure de clarifier le sort des 93 autres cadavres restants. Ces violations auraient été commises, selon l’équipe, entre les mois de juin à novembre 2014 dans la Sous-préfecture de Bambari, Kouango dans les villages Liwai, axe Djoula, Makossika, liotte, Bac Bombalo, Bolo et dans les groupements de Wangaye, Ngoandji, Aji et St Joseph. Les auteurs de ces violations n’ont pas été clairement  identifiés dans le rapport. Mais toute fois, la MINUSCA veut rassurer une fois le rapport final si disponible.

“Nous suivons de près ce dossier pour un compte rendu plus détaillé quand nous aurons un rapport final“, a jouté Mme Uwolowulakana IKAVI-GBETANOU.

D’autres activités des droits de l’homme du 3-10 janvier 2015 opérées par la MINUSCA

La Division des Droits de l’Homme a pu surveiller, vérifier et documenter à Bangui et a l’arrière-pays trois cas d’atteintes au droit à la vie, 12 cas de détentions arbitraires et 2 cas d’atteinte à l’intégrité physique, grâce aux activités effectuées lors des missions d’enquêtes sur des violations des droits de l’Homme a Bria, des visites de lieux de détentions, d’une mission conjointe avec UNPOL (Police MINUSCA) et des réunions avec les autorités pour le suivi et plaidoyer à l’égard des violations des droits de l’Homme rapportées en Centrafrique.

 

L’impunité dont bénéficient les auteurs des exactions des droits de la personne en raison de l’effondrement de l’appareil judiciaire en République centrafricaine, qui renait progressivement de ses cendres, demeure un défi pour la communauté internationale et les autorités de transition pour faire cesser des violations et abus des droits humains. A cela s’ajoutent la prolifération des armes légères et la forte présence d’individus armés non identifiés qui constituent une véritable menace pour la sécurité des populations civiles.

 

 

Bangui, Éric Ngaba pour CNC

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