Bangui, République centrafricaine, vendredi, 17 septembre 2021, 02:06:42 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis une semaine, les avocats centrafricains sont en colère et le font savoir en manifestant ce jeudi matin devant la cour d’appel de Bangui. La semaine dernière, sur demande « du ministre d’État chargé de la justice », l’un de leur avait été arrêté par les éléments de la police de l’OCRB. Même si celui-ci avait été libéré le même jour, lors d’un sit-in jeudi matin devant le palais de la justice, ils ont transmis un mémorandum au Président de la République.
Absents des cours et des tribunaux depuis une semaine, les avocats centrafricains protestent toujours contre la violation des procédures d’arrestation d’un de leurs confrères le 9 septembre dernier.
« Dans le cas présent, il nous a été indiqué que c’est sur les instructions du garde des Sceaux que notre confrère a été arrêté. Or, nous sommes dans une République, il y’a souvent des termes de la constitution la séparation de pouvoir. L’autorité publique n’a pas à s’ingérer dans le déroulement des procédures judiciaires… Il a été libéré certes, mais nous poursuivons cette action pour manifester d’une manière générale notre mécontentement… », a déclaré maître Émile Bizon, bâtonnier de l’ordre des avocats de Centrafrique.
Dès le début de cette manifestation la semaine dernière, le ministre a rejeté toute implication dans cette affaire.
« Le ministre ne prend jamais des instructions pour qu’un individu quelconque soit arrêté. La justice fonctionne selon les règles qui gouvernent les institutions. Donc le ministre n’a aucun pouvoir pour ordonner que X soit arrêté », se défend le ministre d’État chargé de la justice Monsieur Arnaud Djoubaye-Abazène .
Mais pourquoi cet avocat a été arrêté ?
« Ce qui est reproché à l’avocat c’est d’avoir rédigé un contrat de vente entre deux individus sur lequel il y’avait eu des contestations sur la validité de ce contrat. Ce qui n’est pas une infraction pénale. Même si s’il y’avait une infraction pénale, la loi organique portant organisation judiciaire en République centrafricaine, et le code de procédure pénale désigne bien les organes qui sont chargés de mettre en action et en mouvement l’action publique », ajoute le bâtonnier centrafricain Émile Bizon.
Les avocats ont remis durant ce sit-in un mémorandum f à la présidence de la République. Ils demandent une audience au chef de l’État pour lui faire part, selon eux, de l’ingérence de l’autorité politique dans les affaires judiciaires.
- Y. Ibrahim
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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