RCA : La candidature à la présidentielle de Catherine Samba-Panza plombée par l’affaire du don angolais

catherine samba-Panza - l'ancienne Président de la transition en République centrafricaine
catherine samba-Panza – l’ancienne Président de la transition en République centrafricaine

 

Par Alain Nzilo, Directeur de publications du CNC

Bangui, République centrafricaine, 03 septembre 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique ). A peine sa candidature à la présidentielle annoncée, Catherine Samba Panza est déjà rattrapée par l’affaire du don angolais déclenchée du temps où elle a dirigé le régime de transition mis en place après les démissions de Michel Djotodia Am-Nondroko et son PM Nicolas Tiangaye.

 

C’était pour le moins prévisible car du temps du Conseil National de Transition (CNT) parlement de transition que dirigeait Ferdinand Alexandre Nguendet, une majorité de membres du CNT voulaient mettre en place une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire des 10 millions de dollars octroyés par le régime du président Jose Eduardo dos Santos à l’état centrafricain pour faire face à ses difficultés financières du moment (salaires des fonctionnaires et autres). C’est hélas le président Denis Sassou Nguesso dont les relations avec Catherine Samba-Panza étaient pourtant en dents de scie, qui avait dissuadé les membres du CNT de la mise en place de ladite commission d’enquête. Les Centrafricains sont donc restés sur leur faim et soif de vérité sur la disparition d’une bonne partie de cette manne dont la moitié, 5 millions de dollars, avait été remise en espèces à Catherine Samba-Panza et son dircab d’alors, un certain Mahamat Kamoun.

Catherine Samba-Panza où la transition « calamiteuse »

On se souvient de la phrase d’Idriss Deby Itno qui a sonné naguère comme une véritable sentence contre la transition de Catherine Samba-Panza qui traînait en longueur : « Mieux vaut des élections imparfaites qu’une transition calamiteuse ». Il fallait en effet à un moment donné en finir avec la gouvernance de transition catastrophique de cette dame catapultée accidentellement à la tête du pays. Une vraie parvenue qui ne pouvait jamais imaginer exercer une fonction de chef d’état fût-il de transition. Tout Bangui connaissait son passé ainsi que celui de ses enfants, Christelle et Stéphane Sappot. Ils n’étaient pas spécialement fortunés. Dès que Catherine a accédé aux fonctions de cheffe d’état de transition, elle a bombardé sa fille Christelle comme chef de cabinet particulier ce qui n’a laissé personne indifférent. Avant son départ du Palais de la Renaissance, elle va nommer contre toute attente sa fille comme ambassadrice de RCA à Malabo. Son fils Stéphane est brusquement devenu un grand homme d’affaire et opérateur économique, raflant ici et là tous les marchés d’état juteux, roulant en Audi Q9 et devenant propriétaire immobilier à Fleury les Aubrais dans le Loiret en France.

Tribalisme gbanziri

De mère gbanziri, Catherine Samba-Panza n’avait d’yeux que pour ses parents proches de sa mère. Malgré son incompétence avérée, elle a traîné son parent Aristide Sokambi jusqu’au bout de sa transition, lui confiant désespérément chaque fois la tête de plusieurs ministères différents sans que ce dernier ne parvienne à y faire ses preuves. Le frère cadet du même Aristide, Guy Sokambi quant à lui se fera bombarder sans avoir le profil du poste comme vice-président de la BDEAC à Brazzaville. L’oncle maternel de Catherine Samba-Panza, le colonel Denis Wangao initialement promu comme ministre de la sécurité n’a pas non plus été à la hauteur de la tâche à cause de son penchant à lever le coude mais sera néanmoins bombardé au grade de général de brigade et son départ à la retraite retardé exceptionnellement de deux années. Le sulfureux Jean Jacques Demafouth a su également mettre en avant l’ethnie gbanziri de sa mère pour faire le beau temps et la pluie dans le cabinet de Catherine Samba-Panza.

Politique de prime aux seigneurs de guerre

C’est Catherine Samba-Panza qui a inauguré la politique insensée de prime aux seigneurs de guerre qu’elle se plaisait à appeler « mes enfants » en leur confiant des portefeuilles au gouvernement de la République. Le cas d’Armel Ningatoloum Sayo de la rébellion RJ en est une bonne illustration. Elle a fait remettre en liberté Patrice Edouard Ngaissona chef autoproclamé des antibalaka que la justice avait arrêté.

Devant cette quasi jurisprudence, comment s’étonner de voir aujourd’hui certains membres des groupes armés et autres représentants des antibalaka trôner au gouvernement ou dans les cabinets de la primature et de la présidence ! Cette politique est totalement contreproductive et doit cesser à jamais.

Quid du don angolais

Une partie de l’argent du don angolais a servi entre autre à Catherine Samba-Panza à acquérir pour environ 400 millions de F CFA l’ancienne villa de feu Dr Henri Baya sur les hauteurs de la colline de Ngaragba, rachetée ensuite par Dr Fidèle Mokofio également décédé depuis et revendue par sa veuve. Ce sont plusieurs liasses de billets de 500 euros qui ont été déposées à la CBCA sur le compte de Mme Mokofio et transférées ensuite en France. La moitié du don angolais (5 millions de dollars) a été changée en francs CFA à Douala par Mahamat Kamoun et Christelle la fille de Catherine Samba-Panza une fois de retour de Luanda. Le successeur de Kamoun à la direction de cabinet de Catherine, Joseph Mabingui, avait publié à l’époque un document qui n’a convaincu personne faisant état de certaines utilisations faites du don angolais. Le don angolais comportait également plusieurs véhicules Mercedes offerts à l’état centrafricain et acheminés de Luanda à Bangui par plusieurs vols cargo. Catherine Samba-Panza a distribué à tour de bras ses véhicules à sa clientèle et certains de ses proches qui en ont fait leur propriété.

Comment peut-on avec un tel bilan prétendre revenir à la tête du pays si ce n’est pour s’en mettre encore plein les poches ! Les Centrafricains ne doivent plus se faire avoir !

 

Par Alain Nzilo

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