Bouar (Nana-Mambéré ) – Il ne fait aucun doute, le chef rebelle Abbas Sidiki, patron du mouvement armé 3R (retour, réclamation et réhabilitation), par ailleurs conseiller spécial du Premier ministre, est devenu depuis quelques mois l’homme le plus puissant de la Nana-Mambéré. Rien ne peut se faire sans son consentement, encore moins son appui financier. Les populations locales, témoins de cette montée en puissance, se posent des questions.
Pris en charge par l’État centrafricain depuis le désarmement partiel de ses hommes dans les localités de koui, situées dans la préfecture de l’Ouham-Pendé, le chef rebelle Abbas Sidiki, actuellement logé à Bouar, dans une villa administrative des fonctionnaires, est devenu comme du jeu l’homme le plus puissant et incontournable dans la Nana-Mambéré.
À lui seul, il finance le déplacement des forces de l’ordre, donne des instructions et organise des missions officielles dans la région.
Ce fut le cas du déplacement du comandant de compagnie des mines de la gendarmerie, il y’a quelques jours, dans les localités minières d’Aba, où les rebelles de 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) supervisent et exploitent des gisements miniers à volonté. Sur ordre du chef de 3R, le commandant de compagnie minière s’est rendu sur place, mais il ne fait que constater les faits sans réagir.
Même pas plus tard qu’hier, à Baboua, sous-préfecture de la Nana-Mambéré, une délégation officielle composée de plusieurs personnalités préfectorales et sécuritaires, conduite par le chef rebelle Abbas Sidiki, est arrivée dans la ville pour engager des pourparlers avec les rebelles de 3R qui ont occupé la ville suite à l’assassinat d’un sujet Peul par un natif de la ville.
Pour l’heure, les populations locales, victimes du mouvement armé 3R depuis 6 ans, se demandent si le chef rebelle Abas Sidiki est nommé Gouverneur de la région du nord-ouest?
Le mois dernier, à Bocaranga, sous-préfecture de l’Ouham-Pendé, le chef rebelle, escorté par des gendarmes centrafricains lourdement armés, est arrivé dans la ville pour assister, disait-il, sa famille adoptive qui serait en deuil. Une manière claire de trimbaler les forces de défense et de sécurité centrafricaines, avec la complicité avérée des autorités du pays.
Affaire à suivre.
Gervais Lenga
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