DECLARATION
RELATIVE A LA SOUSTRACTION
DE ALI HASSAN BOUBA DE LA JUSTICE
L’impunité zéro, présentée pourtant comme l’épine dorsale du deuxième quinquennat du Président Faustin Archange Touadéra, après les échecs de la « rupture » et de la sécurité du premier mandat, vient de présenter à la face des opinions nationale et internationale son caractère purement démagogique par l’entrave faite à l’audition par la justice de M. Ali Hassan Bouba puis la théâtralisation de sa soustraction sans autre forme de procès le 26 novembre 2021.
En retrouvant ainsi sa « liberté », ce chef de guerre poursuivi par la Cour Pénale Spéciale (CPS), pour crimes présumés de guerre et contre l’humanité prouve, s’il en était encore besoin, les liens alambiqués qu’il entretient avec les gouvernants outre sa nomination au gouvernement.
Il découle de ce constat que :
- les auteurs, commanditaires, exécutants et leurs complices dans cette obstruction/soustraction s’exposent tous, à des degrés divers, aux poursuites judiciaires pour un acte qui est une véritable déclaration de guerre au Peuple centrafricain ;
- le sang de nos compatriotes que M. Ali Hassan Bouba et son groupe armé ont fait couler des années durant et les victimes de tous ordres qu’ils ont occasionnées n’ont aucune importance pour les autorités ;
- l’Etat de droit consacré par la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice est voué aux gémonies ;
- l’instrumentalisation des Institutions telles que la Gendarmerie et la Police est inadmissible dans une République qui se respecte ;
- le courage politique doit logiquement amener les autorités de notre pays à dénoncer le Traité de Rome, retirer les Juges centrafricains de la Cour Pénale Spéciale, etc.
- la liste des conséquences est non exhaustive.
On peut donc conclure, sans risque de se tromper, que l’insécurité que subit notre pays est savamment entretenue et que sa fin n’est pas pour demain. La vérité sur l’identité de ses auteurs finira bien par être révélée un jour au Peuple centrafricain. Jusqu’à quand abusera-t-on ainsi de la docilité du Peuple centrafricain qui n’aspire qu’à vivre en paix ?
En conséquence de tout ce qui précède, le Bureau Politique du MLPC dénonce avec la plus grande fermeté la libération de M. Ali Hassan Bouba et exige qu’il soit ramené dans les plus brefs délais d’où il est extrait pour permettre à la Cour Pénale Spéciale de poursuivre son travail qui doit être étendu à tous ceux qui, comme lui, se seraient rendus coupables des mêmes actes afin qu’ils en répondent.
Il en est de même des criminels économiques qui avaient gravité ou gravitent encore autour des hautes sphères de l’Etat. Le Peuple Centrafricain attend de les voir enfin traduits devant les juridictions compétentes de leur pays pour croire à l’engagement solennel du Président de la République déclaré urbi et orbi le 30 mars 2021, jour de son investiture pour le second mandat en cours.