Quand l’État centrafricain chasse un humanitaire : l’expulsion troublante d’un agent de Mercy Corps
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Un employé de l’ONG Mercy Corps vient d’être expulsé de Centrafrique par un simple arrêté ministériel. Dicko Amadou, de nationalité burkinabè, s’est vu signifier son expulsion immédiate pour des motifs aussi vagues que contestables. Cette décision, prise sur simple proposition de la direction de la police, ignore les procédures judiciaires habituelles et pose de sérieuses questions.
La brutalité d’une décision administrative
Le 18 décembre 2024, le ministre de la Sécurité publique a signé l’arrêté d’expulsion de Dicko Amadou, un employé de l’ONG Mercy Corps. Les motifs avancés ? “Usage de faux documents”, “séjour irrégulier” et “moralité douteuse”. Des accusations graves qui, normalement, devraient passer par la justice avant toute mesure d’expulsion. Or, aucune procédure judiciaire n’a été engagée. Aucune preuve n’a été présentée. Aucune chance de se défendre n’a été donnée à l’intéressé.
Une procédure qui pose question
Comment un employé d’une ONG internationale reconnue comme Mercy Corps peut-il être en situation irrégulière ? Les organisations humanitaires vérifient méticuleusement les papiers de leurs employés internationaux. Si des irrégularités existaient vraiment, pourquoi ne pas avoir suivi la voie judiciaire normale ? Ces questions restent sans réponse.
Deux poids, deux mesures avec Mercy Corps
Cette expulsion expéditive de cet agent de l’ONG Mercy Corps contraste étrangement avec d’autres situations. Des centaines de travailleurs étrangers, notamment congolais, résident et travaillent en Centrafrique depuis des années. Certains occupent le même poste depuis plus de sept ans, dépassant largement les durées légales prévues par les arrêtés sur le travail des étrangers. Pourtant, personne ne les inquiète.
Les conséquences sur l’action humanitaire dans le pays
Cette expulsion ne touche pas qu’un individu. Elle affecte aussi le travail de Mercy Corps et envoie un message inquiétant à toutes les organisations humanitaires présentes dans le pays. Comment peuvent-elles travailler sereinement si leurs employés risquent l’expulsion sur des motifs opaques ?
Un précédent dangereux
Cette affaire crée un précédent inquiétant. Elle montre qu’un simple arrêté ministériel, sur proposition de la police, peut suffire à expulser quelqu’un sans passer par la justice. C’est la porte ouverte à l’arbitraire administratif le plus total.
Cette expulsion pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Elle révèle les failles d’un système où l’administration peut court-circuiter la justice. Au final, c’est l’image même de la Centrafrique qui en souffre, apparaissant comme un pays où la loi peut céder devant l’arbitraire administratif.
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