Proposition de Zingas : Elie Ouéifio Critique l’Obligation de la Tenue Scolaire Uniforme en Centrafrique
Dans la chaleur étouffante de Bambari, les jeunes élèves attendent avec espoir et résignation le ministre de l’Éducation Aurélien Simplice Zingas, illustrant la vulnérabilité des innocents face à la désorganisation administrative.. CopyrightCNCAurélien Simplice Zingas Kongbélé, Ministre d’État à l’Éducation Nationale, a proposé de rendre obligatoire la tenue scolaire uniforme pour tous les élèves centrafricains. Elie Ouéifio, ancien ministre et coordonnateur du Cercle des Ecrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC), critique vivement cette mesure, la qualifiant de malvenue et inappropriée en pleine période de crise économique et sociale.
Bangui, 06 juin 2024.
Par la rédaction du CNC.
La Priorité de la Tenue Scolaire : Une Décision Contestée!
Le choix d’introduire une tenue scolaire uniforme pour tous les élèves, tant dans les établissements publics que privés, pousse les centrafricains vraiment à s’interroger sur les priorités actuelles du système éducatif centrafricain. En effet, le secteur éducatif est confronté à de nombreux défis, dont la baisse du niveau scolaire, le manque de matériel didactique, l’absence de tables-bancs, et un déficit chronique d’enseignants. En outre, la démotivation des enseignants et les taux élevés d’enfants non scolarisés, souvent contraints de travailler dans les mines d’or et de diamant, accentuent les difficultés.
“Il apparaît surprenant que la tenue scolaire uniforme devienne une priorité éducative,” observe Elie Oueifio. “Le port de tenue n’a pas produit les meilleurs cadres de ce pays, mais des enseignants compétents mis dans les conditions appropriées l’ont fait”.
Les Conséquences Financières pour les Familles!
Une autre préoccupation majeure concerne le financement de ces tenues. Si l’État devait subventionner les uniformes, cela soulagerait les parents, surtout ceux qui n’ont pas les moyens d’envoyer tous leurs enfants à l’école. Cependant, si le coût des tenues devait être supporté par les familles, cela poserait de sérieux problèmes financiers.
“Dans l’état actuel des choses, les parents veillent à ce que chaque enfant conserve sa tenue sur deux ou trois années scolaires,” explique Elie Oueifio. “Les crises récurrentes empêchent même les parents de s’acheter un pantalon pour le père et un pagne pour la mère au cours de deux années, sinon plus”.
Soupçons de Corruption et Intérêts Cachés!
L’empressement avec lequel cette décision a été prise a également soulevé des soupçons quant à l’existence de marchés cachés derrière cette initiative. L’histoire récente de la Centrafrique est signée par des marchés publics profitant à des tiers au détriment du Trésor Public. La Manufacture Militaire Centrafricaine (MAMICA), par exemple, a été utilisée pour des marchés d’équipements des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui ont enrichi des individus au détriment de l’État.
“Il est inquiétant de penser que cette décision puisse masquer des intérêts financiers cachés,” avertit Elie Oueifio. “Nous devons rester vigilants face à de telles manœuvres”.
Une Répétition de l’Histoire ?
La décision de porter une tenue scolaire uniforme rappelle une mesure similaire prise en 1978 – 1979 sous le régime de Jean Bedel BOKASSA, qui a conduit à des révoltes et à la chute de l’empire. Le contexte économique et social de l’époque, marqué par une crise financière et des pénuries, est similaire à la situation actuelle.
“Les mêmes causes placées dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets,” souligne Elie Oueifio. “Aujourd’hui, les centrafricains manquent de tout et une nouvelle version de tenue scolaire pourrait avoir des effets similaires”.
Propositions de Priorités Alternatives!
Le rapport du CEJACC suggère que le gouvernement devrait se concentrer sur des priorités plus urgentes et bénéfiques pour le pays. Par exemple, la décision courageuse du ministre des Eaux et Forêts, Gervais MBATA, concernant la protection de l’écosystème, et l’action du ministre des Finances, Hervé NDOBA, contre les contrats non exécutés, sont citées comme des exemples de décisions positives et nécessaires.
“Ces actes auraient dû être soutenus et appliqués plus tôt,” estime Elie Oueifio. “Ils montrent la voie à suivre pour d’autres membres du gouvernement”.
Un Changement Nécessaire!
La conclusion du rapport appelle les centrafricains à une introspection sur les décisions gouvernementales et leur impact sur la société. Il insiste sur la nécessité de confier le ministère de l’éducation à une personne intègre et compétente, capable de guider le pays vers un avenir meilleur.
“Les problèmes, les difficultés et les crises étant avant tout centrafricains, ils nécessitent des solutions centrafricaines,” déclare Elie Oueifio. “Nous devons prendre conscience de notre rôle et de nos responsabilités pour éviter de nouvelles crises et instaurer une paix durable”.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.