Power Security : au cœur d’un vaste réseau du recrutement clandestin en Centrafrique

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Power Security : au cœur d’un vaste réseau du recrutement clandestin en Centrafrique

 

Agents de l'agence power sécurité
Agents de l’agence power sécurité

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Présente à Bangui depuis 2003, Power Security emploie des milliers d’agents sans déclaration sociale. Depuis trois ans, aucun n’est enregistré à la CNSS.

 

La société Power Security, déjà au cœur de polémiques internes liées à la gestion de son chef des opérations béninois, est aujourd’hui visée par de graves accusations liées à un vaste système de recrutement au noir.

 

Implantée à Bangui depuis 2003, cette entreprise française spécialisée dans la sécurité privée revendique environ 3 000 agents répartis sur l’ensemble du territoire centrafricain. Mais depuis 2022, aucun de ces agents ne sont déclaré auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), selon les témoignages recueillis par la rédaction du CNC auprès de l’inspection du travail.

 

Les salariés, souvent jeunes et précaires, se retrouvent sans couverture sociale malgré les retenues visibles sur leurs bulletins de salaire. En cas d’accident de travail, ils découvrent à leurs frais qu’ils ne figurent dans aucun registre officiel. Un agent blessé lors d’une mission a tenté d’obtenir un soutien administratif. En se présentant à la CNSS, il a appris qu’il n’était jamais inscrit. Les documents nécessaires, comme le relevé nominatif, sont bloqués par la direction administrative de l’entreprise . Selon les témoignages recueillis par CNC, ce fonctionnement opaque ne date pas d’hier. Plusieurs agents affirment avoir saisi l’Inspection du travail depuis plus de deux ans, sans résultat. À chaque tentative, les inspecteurs envoyés sur place repartent sans suite. Des soupçons de corruption sont évoqués. Des enveloppes seraient régulièrement distribuées aux agents de contrôle pour étouffer les procédures. Les agents se retrouvent abandonnés, privés de recours, malgré les dispositions claires du Code du travail centrafricain.

 

Selon la loi centrafricaine, la non-déclaration d’un salarié constitue une infraction. Le Code prévoit des sanctions financières contre les employeurs en infraction, y compris des pénalités et des poursuites judiciaires. Pourtant, Power Security continue d’opérer sans être inquiétée.

 

À Bangui comme en province, le recrutement se poursuit dans les mêmes conditions. Des agents sont affectés à des sites sensibles sans aucun contrat formel, sans assurance, sans droits. Ils sont exposés en première ligne, sans reconnaissance légale.

 

Sur les fiches de paie, les retenues sont bien visibles. Mais les sommes ne sont pas reversées à l’Office centrafricain de sécurité sociale. Cette pratique, selon des sources internes, serait connue de plusieurs hauts cadres de l’entreprise depuis 2021.

 

Plusieurs agents reconnaissent cependant que Power Security verse des salaires largement supérieurs à ceux pratiqués dans d’autres structures. Les agents simples peuvent toucher entre 60 000 et 100 000 francs CFA par mois, et parfois jusqu’à 150 000 francs CFA selon les affectations.

 

En comparaison, Fox Sécurité, une société concurrente, rémunère ses employés autour de 25 000 francs CFA par mois. Les gardiens de l’Université de Bangui, employés directement par l’État, perçoivent quant à eux 35 000 francs CFA mensuels.

 

Ce niveau de rémunération est salué par de nombreux agents. Il constitue un avantage important par rapport à d’autres sociétés. Mais le problème central reste l’absence de déclaration sociale, qui annule toute couverture en cas d’accident, de maladie ou de départ à la retraite.

 

Cette situation crée une illusion de régularité, alors que juridiquement, les agents restent sans statut.

 

Pour rappel, Power Security est une société française de sécurité privée, présente en Centrafrique depuis 2003.

 

Elle emploie des milliers d’agents à travers le pays, et fait déjà l’objet de critiques internes sur la gestion de son chef des opérations béninois, accusé de comportements autoritaires.

 

À ces tensions sociales s’ajoute désormais une controverse plus large : un système de travail non déclaré généralisé, sans couverture sociale ni respect du droit du travail….

 

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