Pourquoi le mercenariat est-il toujours présent en Afrique ?
Bangui, CNC. Suite aux exactions de Wagner, le Conseil de Sécurité et de Paix (CPS) de l’Union africaine (UA) réfléchit à une révision de la Convention de 1977. Il s’agit d’établir un encadrement plus strict du mercenariat en Afrique.
Au 1er Décembre 2023, la 1189e réunion du Conseil de Sécurité et de Paix (CPS) de l’Union africaine (UA) s’établit autour de la révision de la Convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique de 1977 (appliquée en 1985). L’élaboration de sa révision est toujours en cours.
La Convention dénonce à l’époque les pratiques des États hors continent qui ont employé des mercenaires pour déstabiliser les gouvernements africains en place, afin de servir leurs intérêts. Depuis les années 70, le mercenariat en Afrique est de plus en plus contesté. Malgré tout, à cause des guerres civiles, de nouveaux groupes se forment pour combattre l’insurrection, ou les groupes rebelles. C’est le cas d’Executive Outcomes (EO), fondé en 1989, qui lutte entre autres pour la défense des territoires contre l’Union nationale pour l’indépendance de l’Angola (UNITA) en 1992, puis contre les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone de 1995 à 1997. Ils reçoivent en paiement une partie des mines diamantifères du pays. Mais les abus de nombreux groupes de mercenaires vont conduire à la disparition d’EO et à la loi de 1998 du gouvernement sud-africain, qui interdit le mercenariat, aujourd’hui décrit comme « un crime contre la paix et la sécurité ». Malgré cela, le nombre de mercenaires est en hausse depuis près d’une décennie.
Wagner, l’exemple significatif du mercenariat à éliminer
La présence de mercenaires aujourd’hui en Afrique prend souvent comme prétexte la lutte contre le terrorisme. Il s’agit essentiellement d’augmenter la « capacité de défense » des pays concernés. Les innombrables attaques des groupes terroristes ces dernières années entraînent à nouveau le recours aux mercenaires. Cependant, de nombreuses preuves démontrent que cette « solution » n’améliore pas la situation sécuritaire, bien au contraire. L’exemple le plus flagrant est le cas du groupe paramilitaire russe Wagner. Il représente tout ce pour quoi le mercenariat doit être interdit, ou strictement encadré. Les mercenaires de Wagner sont coupables de plusieurs crimes contre l’Humanité : meurtres, viols, pillages, destructions de villages, exploitations illégales de ressources naturelles (or, diamants). Officiellement présents pour défendre les pays contre le terrorisme, les activités réelles des mercenaires russes révèlent que leur emploi n’améliore pas la situation sécuritaire, mais contribue surtout à l’empirer. Après la mort du fondateur de Wagner, Evgueni Prigozhin, le groupe est renommé Africa Corps (bien que le nom Wagner soit toujours utilisé) et devient pleinement assumé par le Kremlin. Mais cela n’empêche en rien les exactions et le pillage de se poursuivre.
Aujourd’hui, plusieurs réflexions s’articulent autour de la révision de la Convention de l’OUA de 1977. Sa création à l’époque n’a pas pris en compte la situation du mercenariat actuel. Il est question à présent de la formation d’un « comité sur le mercenariat » afin de solidifier l’encadrement des activités mercenaires en Afrique, et de prendre les mesures nécessaires en cas d’abus contre les civils. Cette révision est cruciale, car au vu des relations actuelles entre la Russie et l’Afrique, le mercenariat risque de rester encore longtemps sur le continent.
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