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Pourquoi le destin du Plan National de Développement  est Identique à Celui du RCPCA ?

Pourquoi le destin du Plan National de Développement  est Identique à Celui du RCPCA ?

 

 

Annoncé à grands frais par le ministre de l’économie et du plan Richard Filakota, le Plan national de développement (PND) suit la voie du RCPCA, où des promesses de milliards s’évanouissent, laissant place à des projets mal conçus et une dépendance accrue envers les partenaires internationaux.

 

Bangui, 10  septembre 2024.

 Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Le Plan National de Développement (PND) de la République centrafricaine, annoncé comme remplaçant du RCPCA (Récupération et Consolidation de la Paix en Centrafrique), est un programme ambitieux d’environ 7000 milliards de francs CFA, prévu pour s’étendre sur une période de quatre ans. Ce programme a pour objectif de relancer l’économie du pays, de consolider la paix, et de favoriser le développement à long terme. Toutefois, tout comme le RCPCA, ce nouveau plan repose sur un mécanisme complexe de financement, d’exécution et de gestion qui mérite une explication détaillée à nos lecteurs.

 

Structure et Financement du Plan National de Développement.

 

Le financement du PND est censé provenir de plusieurs sources, tout comme c’était le cas pour le RCPCA. Il est prévu que ces 7000 milliards de francs CFA soient constitués de dons, de prêts concessionnels, et de contributions directes de divers partenaires internationaux tels que la Banque mondiale, l’Union européenne, les Nations unies, ainsi que d’autres organisations multilatérales et bilatérales.

 

1. Dons et Prêts:

 

  • Dons : Une partie des fonds proviendra de dons accordés par des partenaires internationaux. Ces dons sont des financements qui n’exigent pas de remboursement et sont souvent alloués à des projets spécifiques dans des secteurs comme l’éducation, la santé, l’infrastructure, ou la gouvernance.
  • Prêts : Une autre partie du financement viendra de prêts concessionnels, qui sont des prêts à des conditions avantageuses (taux d’intérêt bas et longues périodes de remboursement). Ces prêts, généralement accordés par des institutions comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI), devront être remboursés par le gouvernement centrafricain à terme.

 

2. Gestion des Fonds du Plan National de Développement :

 

  • Les fonds alloués dans le cadre du PND ne sont pas entièrement et directement disponibles pour le gouvernement centrafricain. Une grande partie de ces fonds sera gérée par des agences des Nations unies (comme le PNUD, l’UNICEF, le PAM) et d’autres partenaires internationaux qui mettront en œuvre les projets spécifiques sur le terrain. Ces agences auront la responsabilité de superviser l’utilisation des fonds pour garantir qu’ils sont utilisés conformément aux objectifs du programme.

Processus de Mise en Œuvre du Plan National de Développement .

 

  1. Soumission de Projets par le Gouvernement:

 

  • Pour accéder à ces fonds, le gouvernement centrafricain doit présenter des projets bien élaborés qui répondent aux critères établis par le PND. Ces projets doivent être détaillés et justifier l’usage des fonds dans des domaines spécifiques. Une fois soumis, ces projets sont évalués par les agences gestionnaires ou les partenaires internationaux.
  • Validation et Déblocage des Fonds : Si les projets sont validés, les fonds nécessaires sont alors débloqués, mais ils sont souvent gérés par les agences internationales qui veillent à leur bonne utilisation. Le gouvernement centrafricain peut ainsi obtenir des financements pour des projets spécifiques, mais cela reste sous la stricte supervision des partenaires internationaux.

 

  1. Problèmes de Compétences au Sein du Gouvernement:

 

  • Un défi majeur pour le gouvernement centrafricain est le manque de compétences en matière de montage de projets. Comme l’a déclaré le ministre de l’Économie, M. Filakota, ce manque de ressources humaines qualifiées est un obstacle majeur à l’efficacité de ce programme. Dans certains cas, les agences des Nations unies, comme la FAO, le PNUD, ou l’UNICEF, sont obligées d’aider le gouvernement à monter les projets ou même à les rédiger à sa place. Cela montre une dépendance critique vis-à-vis des partenaires internationaux pour l’accès aux financements.

 

  1. Impact Réel et Problèmes de Transparence:

 

  • Bien que le PND soit annoncé comme une opportunité de développement pour le pays, il existe un scepticisme quant à son impact réel sur la population. Le ministre de l’Économie lui-même a admis que le RCPCA, le programme précédent, a été un échec. Les fonds alloués n’ont pas eu d’impact concret visible pour la population, et les centrafricains n’ont pas ressenti les bénéfices escomptés. Il craint que le PND ne suive la même voie.

 

Critique et Réalités.

 

Les critiques envers le PND soulignent que malgré l’ampleur du financement annoncé, une grande partie des fonds risque d’être absorbée par les coûts de fonctionnement des agences internationales. Ces agences sont souvent perçues comme opérant avec des ressources importantes (véhicules, infrastructures, personnel coûteux) qui engloutissent une portion significative du financement. Ainsi, les 7000 milliards de francs CFA annoncés peuvent sembler impressionnants, mais une grande partie pourrait ne jamais atteindre directement les bénéficiaires centrafricains.

 

De plus, le manque de capacité du gouvernement à présenter et à gérer des projets de manière autonome pose un réel problème. Le fait qu’une seule personne, un fonctionnaire du ministère de l’économie, proche de la retraite, soit responsable du montage de la plupart des projets montre l’étendue de la crise de compétence au sein des institutions gouvernementales. Cela soulève des doutes sur la capacité du pays à tirer pleinement profit du PND.

 

En réalité, bien que le Plan National de Développement soit présenté comme une initiative prometteuse pour relancer l’économie centrafricaine, il reste des défis majeurs à surmonter. Le mécanisme de financement, bien que complexe, repose sur la capacité du gouvernement à présenter des projets viables, ce qui est actuellement compromis par un manque de ressources humaines qualifiées. De plus, la gestion des fonds par des agences internationales pose de sérieuses questions sur l’efficacité et la transparence de l’utilisation des ressources. Si ces défis ne sont pas adressés, le PND risque de reproduire les échecs du RCPCA, laissant les centrafricains sans les bénéfices promis par ces financements massifs.

 

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