Pourquoi il y a des raisons de craindre un “coup d’Etat dans la troisième démocratie la plus peuplée au monde”
Bangui ( République centrafricaine ) – A l’approche des présidentielles, la cote du chef de l’Etat n’est pas au beau fixe. Le Brésil pourrait-il craindre un coup d’Etat?
En ce jour de fête nationale au Brésil, le président Bolsonaro a appelé ses partisans à marcher contre la Cour suprême et le Congrès. Le dirigeant veut envoyer un “ultimatum” aux juges de la Cour suprême qui ont ouvert plusieurs enquêtes contre lui, notamment pour diffusion de fausses informations. La manifestation s’annonce à haut risque, des centaines de soutiens du président ont déjà forcé un barrage policier dans le centre de Brasilia.Face à l’appel du président d’extrême droite, la communauté internationale a tiré la sonnette d’alarme. “Nous, élus et dirigeants du monde entier, tirons la sonnette d’alarme : le 7 septembre, une insurrection viendra mettre en danger la démocratie au Brésil”, avertissent plus de 150 signataires d’une lettre ouverte publiée lundi, parmi lesquels des figures internationales telles que Noam Chomsky, Yánis Varoufáki, Jeremy Corbyn, ou Jean-Luc Mélenchon. Les signataires s’inquiètent d’un “coup d’Etat dans la troisième démocratie la plus peuplée au monde””Bolsonaro et son gouvernement ont menacé à plusieurs reprises d’annuler l’élection présidentielle de 2022 si le Congrès n’approuvait pas ses réformes”, précise aussi la lettre. En effet, le populiste, en baisse dans les sondages pour les présidentielles de 2022, a notamment tenté de modifier les règles du scrutin. Jair Bolsonaro avait soumis un projet d’amendement de la Constitution prévoyant le retour aux bulletins papiers, que la Chambre des députés avait rejeté. Il avait également menacé de ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle de 2022 car, selon lui, “les urnes électroniques favorisent la fraude”, rapportait le quotidien O Estadão.Au Brésil, on craint la participation aux manifestations de policiers et de militaires armés, soutiens du président. D’après un sondage publié dimanche par le quotidien O Globo, 30% de ces policiers ont l’intention de descendre dans la rue mardi. Sur les réseaux sociaux, près de 27 % des policiers militaires brésiliens interagissent avec des profils qualifiés de “bolsonaristes radicaux”, d’après une étude publiée début septembre par le Forum brésilien de la sécurité publique, rapporte France24.”Préjudice pour la démocratie””La participation de policiers et militaires aux manifestations du 7 septembre va faire peur et porter préjudice à la démocratie du pays, car la pression d’une force armée, quelle qu’elle soit, provoque une radicalisation de l’opposition”, analyse Guaracy Mingardi, du Forum brésilien de la sécurité publique auprès du média français.
Avec Lalibre.be
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