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Ponts et déroutes : Quand la MINUSCA comble les failles béantes du gouvernement Touadéra

Ponts et déroutes : Quand la MINUSCA comble les failles béantes du gouvernement Touadéra

 

Ingénieurs pakistanais réparant un pont en bois
Des ingénieurs pakistanais de la MINUSCA réhabilitent un pont stratégique à 35 km de Rafai, améliorant la circulation et la sécurité dans la région. ©MINUSCA

 

Bangui, CNC. L’incurie du gouvernement Touadéra atteint de nouveaux sommets. Le 17 octobre, les ingénieurs pakistanais de la MINUSCA ont dû prendre en charge la réhabilitation d’un pont stratégique à 35 km de Rafai, sur l’axe Rafai-Bangassou, dans la préfecture du Mbomou. Cette intervention, qui devrait relever des compétences de base de l’État, montre de manière criante l’abdication du pouvoir de Bangui face à ses responsabilités les plus élémentaires.

 

Un gouvernement Touadéra en roue libre depuis 2016

 

Le gouvernement Touadéra, aux commandes depuis 2016, s’illustre par une inertie chronique en matière d’infrastructures. Les promesses pompeuses de reconstruction et de développement se sont évaporées, laissant place à un paysage de désolation. Routes défoncées et ponts chaotiques sont devenus le symbole d’un État en déliquescence, incapable d’assurer la libre circulation de ses citoyens et de ses marchandises.

 

Jean-Pierre, habitant de Rafai, ne cache pas son amertume : “Voilà huit ans que nous attendons en vain le moindre chantier d’envergure dans notre région. Nos infrastructures tombent en ruine pendant que le gouvernement se tourne les pouces“.

 

La MINUSCA, béquille involontaire d’un État défaillant du gouvernement Touadéra.

 

Face à cette carence du gouvernement Touadéra qui confine à l’abandon de poste, la MINUSCA se retrouve, bon gré mal gré, à endosser des responsabilités qui incombent normalement à l’État centrafricain. La remise en état du pont près de Rafai n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce glissement inquiétant des responsabilités.

 

Ahmed, s’exprimant au nom du contingent pakistanais de la MINUSCA, ne cache pas son embarras : “Notre mission est d’épauler le gouvernement Touadéra, pas de nous y substituer. Malheureusement, l’état catastrophique des infrastructures nous contraint à agir pour faciliter nos propres déplacements et venir en aide à la population“.

 

Un pays au développement entravé

 

Cette démission de l’État face à ses devoirs les plus basiques plombe lourdement les perspectives de développement de la République centrafricaine. L’isolement de pans entiers du territoire, conséquence directe du délabrement des voies de communication, asphyxie l’activité économique et prive de nombreux citoyens d’accès aux services essentiels.

 

Un rapport confidentiel de la Banque mondiale, dont nous avons pu prendre connaissance, dresse un constat accablant : “L’incapacité du gouvernement centrafricain à entretenir et développer ses infrastructures ampute le pays d’environ 2% de croissance économique chaque année“.

 

La République centrafricaine humiliée, faute du gouvernement Touadéra

 

Le spectacle d’une force internationale contrainte de pallier les carences flagrantes du gouvernement Touadéra en matière d’infrastructures de base constitue une humiliation cuisante pour de nombreux Centrafricains.

 

Marie, commerçante à Bangassou, ne mâche pas ses mots : “C’est une honte sans nom. Notre gouvernement est tellement incompétent qu’il faut faire appel à des étrangers pour construire nos ponts. Que fait-on de l’argent de nos impôts ?”

 

Dans un pays toujours aux prises avec de multiples défis sécuritaires et humanitaires, l’incapacité manifeste du gouvernement à remplir ses missions les plus élémentaires soulève de graves questions quant à sa légitimité et son efficacité. Sans un sursaut rapide et décisif des autorités nationales, la République centrafricaine risque de s’enliser durablement dans une dépendance malsaine à l’aide internationale, même pour les tâches les plus fondamentales de l’État, perpétuant ainsi son statut peu enviable d’État failli.

 

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