Rédigé par Anselme Mbata
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 6 mai 2022
Bangui (CNC) – La perspective d’une crise financière de grande ampleur semble paniquer le régime du professeur Faustin Archange Touadera. Les langues se délient au gouvernement. On y trouve des propos décalés, contradictoires et irresponsables de certains ministres. Tout porte à croire que ce petit monde ne vit pas sur le territoire national. C’est le cas du ministre de communication Ghislain Serge Djorie, porte-parole du gouvernement, et proche parent du chef de l’État Faustin Archange Touadera.
« Vous savez, nous sommes un État. Nous allons -nous concentrer sur la mobilisation des moyens domestiques. Et ça, c’est le devoir régalien d’un État. Alors, nous sommes signataires des conventions avec FMI et Banque mondiale, sinon avec d’autres pays que vous et moi nous connaissons très bien. Mais si ces pays, de façon unilatérale, ne veulent pas aider notre pays, quel est le problème. Il n’y a pas de problème. Nous, on n’en fait pas de ça un problème d’État. Et ça, c’est salutaire. Je pense que c’est un chemin de l’indépendance que vous êtres en train de nous apprendre. Ça, ça n’inquiète personne. Aucun Centrafricain n’est inquiet par rapport à ça. Alors, quelle est l’inquiétude ? Aucune inquiétude au monde, parce que nous continuons de planté, nous avons toujours l’élevage. Nous continuons toujours à nous soigner… », déclare le ministre Ghislain Serge Djorie sur les antennes de la radio France internationale (RFI).
Alors, monsieur le ministre, porte-parole du gouvernement, si la question ne vous inquiète pas, au quartier, ça inquiète énormément les Centrafricains. Prétendre faire recours à l’agriculture pour aider les finances publiques en danger relève de l’ironie, de l’hypocrisie, surtout quant on sait que l’investissement dans le secteur de production agricole est totalement nul depuis plus de 20 ans.
En République centrafricaine, les méthodes de financement ne sont guère utilisées en agriculture, alors que les avantages qu’elles peuvent apporter à l’agriculture centrafricaine sont considérables. Notamment, l’intensification de l’innovation agricole, la formation et le renforcement des capacités des agriculteurs, la fourniture d’un environnement agricole infrastructurel fondé sur le développement, la mobilisation des finances, des marchés et de l’agriculture en faveur des pauvres, des régions rurales, des femmes et de jeunes par le biais d’une croissance inclusive. Pourtant, dans les projections de l’aide au développement faites par le Plan de relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA), il y’avait de lignes budgétaires consacrées au développement de l’agriculture, à la résilience des communautés. Malheureusement, ces lignes budgétaires sont automatiquement détournées au bénéfice des gratte-ciel des “nouveaux riches” (principalement certains dignitaires du régime qui n’ont plus l’humilité de se cacher avec leurs biens tellement mal acquis) qui poussent partout à Belle vue, Boali, Damara, Ouango, Bimbo, 11 et 14 villas.
Monsieur le ministre, le problème de trésorerie inquiète sérieusement les Centrafricains, plus particulièrement les fonctionnaires, mais ça n’inquiète pas la société de mercenariat russe Wagner qui continue malgré tout de recevoir chaque mois ses milliards de dollars de la part de l’État centrafricain.
Vous parlez de l’indépendance? Alors, de toute façon, vous ne comprenez rien dans ce régime sanguinaire et impopulaire !
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