Pénurie d’Eau à Bangui : La Population à Bout de Souffle
Depuis plusieurs mois, les robinets de Bangui sont à sec, laissant les habitants dans une situation désespérée. La SODECA promet des réparations, mais la réalité quotidienne est marquée par une lutte incessante pour accéder à l’eau, une ressource pourtant essentielle.
Bangui, 12 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le problème de l’eau à Bangui n’est pas nouveau. Depuis des années, les habitants font face à des interruptions fréquentes et prolongées de l’approvisionnement en eau potable. Chaque fois, la Société de Distribution d’Eau en Centrafrique (SODECA) invoque des pannes techniques, mais rien ne semble être fait pour prévenir ces incidents ou pour assurer un entretien régulier des infrastructures. Les promesses de réparations rapides se révèlent vides, et la population continue de souffrir sans perspective d’amélioration.
Gladys, habitante de la cité Corniche, exprime sa frustration face à cette situation. Depuis trois jours, elle doit parcourir de longues distances pour trouver de l’eau.
« Nous devons aller chercher de l’eau au quartier Benz-Ville, et cela nous coûte 4000 francs pour le transport des bidons et des fûts. En plus, nous avons des tas de vêtements sales car nous ne pouvons pas faire la lessive normalement », déclare-t-elle. Cette situation n’est pas seulement inconfortable, elle est financièrement intenable pour de nombreuses familles.
Jean-Luc, un autre résidentde la capitale, , déplore l’absence totale d’eau potable pour sa famille.
« Depuis samedi, nous n’avons pas d’eau. À ce moment même, je n’ai même pas un litre d’eau potable pour ma famille », témoigne-t-il. Les habitants se retrouvent dans une situation d’urgence sanitaire, sans aucune aide tangible de la part de la SODECA.
La situation au kilomètre cinq est tout aussi critique. Amidou raconte se lever à quatre heures du matin pour aller chercher de l’eau à Benz-Ville.
« Nous payons 1500 francs pour dix bidons, et encore plus pour les ramener chez nous. C’est un véritable calvaire », explique-t-il. Les habitants de cette zone doivent non seulement payer pour l’eau, mais aussi pour le transport, ce qui alourdit encore davantage leur fardeau financier.
Eliata, qui habite à Yapélé Trois, est également confrontée à une situation difficile.
« Il y a un forage près de la mosquée, mais l’eau y est malodorante à cause de la vétusté des équipements. Les enfants qui la boivent ont constamment des diarrhées. Nous devons nous réveiller à quatre heures du matin pour avoir une chance de trouver de l’eau potable », dit-elle. Cette eau insalubre représente un risque majeur pour la santé publique, et pourtant, les autorités semblent incapables de trouver une solution durable.
Face à ces témoignages, la SODECA continue de répéter les mêmes excuses. Dans un récent communiqué, la direction générale a indiqué qu’une importante casse s’est produite sur la conduite principale d’eau brute au bord de l’Oubangui, et que les travaux de réparation étaient en cours. Mais ces déclarations sont devenues routinières et n’inspirent plus confiance. Les habitants de Bangui n’ont plus d’espoir que la situation s’améliore, car les mêmes problèmes persistent année après année, sans véritable plan de prévention ou d’entretien.
Cette incapacité chronique de la SODECA à gérer l’approvisionnement en eau pousse à s’interroger sur sa compétence et son engagement envers la population. Pourquoi les infrastructures sont-elles constamment en panne? Pourquoi n’y a-t-il pas de mesures préventives efficaces en place? Combien de temps encore les habitants de Bangui devront-ils endurer cette crise sans fin?
Les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour remédier à cette situation. Si la SODECA est incapable de fournir de l’eau potable de manière fiable, il est peut-être temps de considérer d’autres alternatives. Les habitants ne peuvent pas continuer à payer pour un service qu’ils ne reçoivent pas. Ils ont le droit à un accès régulier et sûr à l’eau potable, une ressource vitale pour leur survie quotidienne.
En attendant, la population de Bangui est laissée à elle-même, obligée de trouver des solutions temporaires pour survivre. Cela inclut la dépendance à des sources d’eau non sécurisées, avec tous les risques sanitaires que cela comporte. Les promesses de la SODECA ne sont plus crédibles, et les habitants ne peuvent plus se permettre d’attendre des réparations qui ne viennent jamais.
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