Radio Ndeke Luka / Corbeau News Centrafrique:
Des hommes armés assimilés à des Antibalaka et ex-Séléka auraient investi plusieurs villages et fait des victimes.
Ce samedi dans la sous-préfecture de Kouango, des hommes armés assimilés à des miliciens Antibalaka ont brûlé des champs de café et tué des civils au village Bangao à 45 Km de Kouango. Selon les témoignages, les assaillants accusent les habitants de ce village d’avoir accepté la collaboration avec les ex-rebelles Séléka.
« Depuis trois jours, une délégation des Antibalaka en provenance de Bambari est arrivée au village Bangoa à 45 Km de Kouango. Ils ont tué beaucoup de personnes, fait fuir toute la population et brûlé des champs de café », a indiqué un habitant de Kouango qui a requis l’anonymat.
Prise de peur, la majeure partie de la population est obligée de traverser le fleuve pour se réfugier au Congo démocratique voisin.
La même source ajoute que les Antibalaka envisagent de s’attaquer à la population de la ville de Kouango. « Ils promettent de s’en prendre à la population de Kouango sous prétexte qu’elle héberge des Séléka. Informés les Séléka de Kouango ont tué publiquement deux jeunes les accusant à tord d’être des Antibalaka », précise la même source.
Ce climat de terreur s’est aussi répandu dans la sous-préfecture de Bambari chef lieu de la Ouaka.
Le week-end dernier, des ex-Séléka présentés comme des éléments du général peuhl Ali Ndaras, ont fait incursion dans les villages Matchika (20 Km) et Botobadja (30 Km) de Bambari sur l’axe Alindao.
Ils auraient tué plusieurs personnes et incendié des maisons. Aucun bilan n’est disponible, la population s’étant refugiée en brousse. Des enfants sont portés disparus selon un témoin joint depuis Bambari par RNL.
« Les populations paysannes du Pk 20 jusqu’au Pk 30 sont poursuivies dans les champs et en brousse comme des animaux pour être tuées de manière cruelle et criminelle. Beaucoup de personnes ont rejoint Bambari ne sachant où trouver les femmes et les enfants », a expliqué un habitant consterné.
Le 16 octobre dernier au village Botobadjia, un groupe armé dénommé ‘‘Antipopulation’’ a tué 14 personnes et incendié 32 habitations.
Pendant ce temps dans la Nana Gribizi (nord), un religieux a été enlevé dimanche 19 octobre par des Antibalaka au village Fafara à 22 Km de la ville sur l’axe Bangui. Le Père Luc Delphes de nationalité belge, est le responsable de l’ONG internationale Caritas à Kaga-Bandoro. Il a été relaxé après quelques heures passées en brousse avec tous les autres passagers se trouvant à bord de son véhicule.
Selon certaines autorités ecclésiastiques du diocèse de Kaga-Bandoro et de l’archidiocèse de Bangui, le prélat a été transféré dans la capitale. Son véhicule et les bagages des passagers sont confisqués par les ravisseurs.
Cet enlèvement est survenu dix jours après celui du prêtre polonais Mathieu Dziedzic. Des sources religieuses expliquent que le Père Mathieu Dziedzic, jusqu’à ce jour, est toujours entre les mains des hommes du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) du chef rebelle Martin Koumta-Madji alias Abdoulaye Miskine.
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