Ouadda-Maïkaga et Boromata : deux villes au bord du chaos

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Ouadda-Maïkaga comme à Boromata, les jours se suivent et se ressemblent : agressions, pillages et désespoir. Les populations, livrées à elles-mêmes, affrontent une situation explosive où la sécurité n’est plus qu’un lointain souvenir.
Ouadda-Maïkaga, une encerclée par des hommes armés
Située à 204 kilomètres de Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto, Ouadda-Maïkaga est aujourd’hui encerclée par des hommes armés qui contrôlent les accès à la ville. Cette emprise paralyse la vie locale et aggrave une crise humanitaire déjà pesante. Les habitants n’osent plus s’aventurer hors des limites urbaines, conscientes que chaque déplacement peut coûter cher. Les Forces armées centrafricaines (FACA), présentes sur place, ne parviennent pas à rétablir l’ordre. Privés de primes d’alimentation et de moyens logistiques, les soldats se rabattent sur des barrages routiers improvisés pour extorquer de quoi survivre, laissant la population sans protection face à la montée de la violence.
Les récents incidents témoignent de cette dérive. Le samedi 22 mars 2025, à 12 kilomètres de Ouadda-Maïkaga sur la route de Bria, un artisan minier a été attaqué par des hommes armés. Ces derniers lui ont pris 20 000 francs CFA et quelques grammes d’or et diamants après l’avoir roué de coups. Relâché, il a regagné la ville, meurtri mais vivant. Le lendemain, dimanche 23 mars, à 90 kilomètres sur l’axe Sam Ouandja, un groupe d’ouvriers travaillant sur le chantier minier, communément appelé Vakaga, a subi une descente agressive. Les assaillants ont frappé les travailleurs à coups de chicotte, les ont dépouillés de leurs biens, et l’un d’eux a même été blessé par balle à la jambe. Ce même jour, à 45 kilomètres de Ouadda-Maïkaga sur la route de Ndélé, des jeunes à moto ont vu leurs engins incendiés par des hommes armés qui les ont également battus avant de les laisser repartir.

Boromata, une autre ville sinistre
À 70 kilomètres de Birao, dans la préfecture de la Vakaga, Boromata n’échappe pas à ce climat de terreur. Dans la nuit du lundi 24 mars, vers 2 heures du matin, des jeunes revenant de 5-Kilos, une localité voisine située à environ 70 kilomètres, ont été interceptés à 30 kilomètres de la ville. Leurs motos ont été brûlées, leurs affaires volées, et ils ont été abandonnés sur place. Ces attaques, qui se répètent sur les axes reliant les deux villes à leurs environs, coupent les habitants de toute possibilité d’approvisionnement ou de fuite.
La population de Ouadda-Maïkaga et Boromata vit dans une précarité extrême. Les produits de première nécessité manquent cruellement, et les rares ressources disponibles s’épuisent rapidement. Les FACA, en sous-effectif et démotivées, ne peuvent contrer la menace. Les routes, devenues des zones de prédation, isolent davantage ces villes, où chaque jour apporte son lot de violences et de privations. Dans les semaines à venir, d’autres articles viendront compléter ce tableau sombre, révélant l’ampleur d’une crise qui échappe à tout contrôle….
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