Noël à Bangui : Les jouets brillent dans les vitrines pendant que les ventres crient famine
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Des poupées chinoises à 15.000 FCFA, des voitures miniatures à 30.000 FCFA. Pour la deuxième année consécutive, les marchands de Bangui exposent leurs trésors inaccessibles. Dans un pays où le litre d’essence frôle désormais les 1500 FCFA après une hausse vertigineuse de 70%, le rêve de Noël s’évapore pour la majorité des familles centrafricaines.
Deux ans de Noël à Bangui sous le signe de la misère
Le marché PK5, jadis vibrant d’activités pendant les fêtes de Noël à Bangui , raconte l’histoire d’un pays à genoux. “Avant, même les petits fonctionnaires pouvaient acheter une petite chose pour leurs enfants”, explique Christelle, vendeuse de jouets depuis 15 ans. “Maintenant, les gens regardent, touchent, mais repartent les mains vides“. Depuis 2023, chaque Noël est plus difficile que le précédent.
Un pays pris à la gorge
La flambée des prix ne connaît plus de limites. Le trajet en taxi – motos ou en mini bus a doublé, le prix du manioc a explosé, la viande est devenue un luxe. Dans les quartiers de la capitale, les familles ne connaissent plus les repas du soir. C’est maintenant c’est un coup chaos . “Comment parler de jouets quand les prix du gombo ou de coco ont-ils doublé?”, lance Maman Béatrice, mère de quatre enfants au quartier Galabadja.
La débrouillardise à la centrafricaine
Certains parents tentent de maintenir l’illusion. Au marché PK12, les jouets d’occasion et les poupées rafistolées trouvent preneurs. D’autres se tournent vers les artisans des quartiers qui façonnent des voitures en fil de fer et des poupées en tissus. “C’est notre façon de résister”, explique Justin, fabricant de jouets au Boy-Rabe.
Une enfance volée mais pas résignée
Les enfants de Bangui ont appris à rêver différemment. Dans les quartiers, ils transforment les papiers kraft en avion, les plastiques en cerf-volant, , les cartons en voitures imaginaires. Mais derrière ces jeux improvisés se cache une réalité brutale : une génération grandit dans le dénuement le plus total, identifié par deux années de Noël sans cadeaux.
L’espoir malgré tout
Le véritable miracle de Noël à Bangui, c’est peut-être cette capacité de résilience propre aux fils de Barthelemy Boganda. Dans les églises, notamment des frères, baptistes, apostoliques, catholique ou de réveil, les chorales répètent déjà les cantiques. Dans les cours, les enfants dessinent le Père Noël dans la poussière. La fête survivra, même sans jouets clinquants, portée par cette force qui permet aux Centrafricains de tenir debout malgré les épreuves.
Face aux vitrines scintillantes qui narguent la misère, Bangui s’apprête à vivre un deuxième Noël sous le signe de l’austérité. Mais tant que les enfants continueront à rire et à jouer avec trois fois rien, l’espoir demeurera. Car c’est peut-être ça, la vraie magie de Noël à la centrafricaine : cette capacité à créer la joie même quand les ventres sont vides.
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.