Meurtre d’un chauffeur Camerounais par les russes à Boali : Comment Wagner manipulent les institutions centrafricaines
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Un chauffeur abattu, un apprenti grièvement agressé, trois versions officielles contradictoires et honteuses. Derrière cette comédie à l’ivoirienne se dessine une vérité glaçante : la mainmise totale du groupe Wagner sur les institutions centrafricaines, réduites à de simples chambres d’enregistrement de leurs narratifs.
L’assassinat d’un chauffeur Camerounais qui fait tout basculer
Dans la matinée du 18 novembre 2024, la violence s’abat sur la route de Boali. Des mercenaires russes du groupe Wagner, armés de leurs fusils d’assaut, abattent froidement Mohamadou Awalou, chauffeur camerounais. Aussitôt, ce meurtre provoque un séisme dans les relations entre la Centrafrique et son voisin vital. Les syndicats des transporteurs camerounais annoncent leur intention de paralyser l’axe Douala-Bangui. Cette artère, poumon économique de la RCA et voie d’approvisionnement importante pour les opérations de Wagner, devient subitement l’épicentre d’une crise majeure.
Le bal des menteurs: Le pouvoir dans la tourmente après l’assassinat du chauffeur Camerounais
Il est vrai que la peur fait souvent commettre des erreurs. Face à la menace des transporteurs camerounais de bloquer le corridor Douala-Bangui, artère vitale pour l’acheminement de leur matériel, les Wagner ont déclenché une cascade de communications officielles aussi précipitées que mal coordonnées à travers les institutions centrafricaines. Cette panique révèle leur talon d’Achille : la dépendance totale à cet axe routier stratégique.
La valse des versions officielles contradictoires
D’abord, quelques heurs après l’assassinat du chauffeur Camerounais par les russes, le ministère de la Défense dégaine sa version préfabriquée : une attaque de groupes armés, un Russe et un Camerounais tués. Sans enquête, sans preuves, le coupable est déjà désigné. Puis, comme dans une mauvaise pièce de théâtre de Bohiri et Clémentine, entre en scène la Section des Recherches et d’Investigations de la gendarmerie, dirigé par un Michel Gohou centrafricain. En quelques heures – temps record pour une enquête criminelle – un rapport est pondu, validant miraculeusement la version initiale du ministère de la défense.
Le ministère des Transports pris dans l’engrenage
Arrive alors le troisième acte de cette farce institutionnelle : le communiqué du ministre des Transports, Herbert Gotran DJONO-AHABA, promettant une enquête sur un crime dont ses collègues ont déjà livré les “conclusions”. Cette contradiction extraordinaire trahit l’improvisation d’une manipulation bâclée sous la pression des russes du groupe Wagner.
Les institutions centrafricaines en lambeaux
Comment en sommes-nous arrivés là ? Voir les plus hautes institutions de l’État se contredire publiquement, produire des rapports fantaisistes, promettre des enquêtes sur des affaires déjà “résolues”. Cette cacophonie institutionnelle expose l’ampleur de la mainmise des Wagner sur l’appareil d’État centrafricain.
L’effet boomerang
Mais cette manipulation grossière pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché. Les transporteurs camerounais ne sont pas dupes. Ces contradictions entre institutions, ces enquêtes express du jamais vue dans le pays, ces communiqués contradictoires ne font que renforcer leur méfiance et leur détermination.
La souveraineté bradée
C’est tout l’édifice de l’État qui s’effondre sous les yeux des centrafricains. Quand le ministère de la Défense, la gendarmerie et le ministère des Transports se contredisent publiquement pour servir des intérêts russes, que reste-t-il de notre souveraineté ? Les Wagner, dans leur précipitation à éteindre leur propre incendie après avoir assassiné sauvagement le chauffeur Camerounais , ont exposé aux yeux du monde l’étendue de leur contrôle sur nos institutions.
L’urgence se fait sentir
Cette affaire dépasse largement le cadre d’un simple fait divers routier. Elle dévoile la déliquescence complète de notre appareil d’État, réduit à produire des versions contradictoires et honteuses au gré des paniques de ses maîtres russes. Le corridor Douala-Bangui est devenu le symbole de notre asservissement : vital pour les Wagner, il révèle notre vulnérabilité et notre dépendance.
Un pays ne peut se reconstruire sur des mensonges d’État et des institutions zombifiées. Cette cascade de communiqués contradictoires restera comme un monument à notre honte, témoignage d’une époque où nos institutions rivalisaient de servilité pour satisfaire leurs maîtres russes.
La mort d’un innocent chauffeur camerounais aura au moins servi à révéler au grand jour l’ampleur de notre déchéance institutionnelle.
Par Alain Nzilo
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour vous Abonnez à la chaine WhatsApp de Corbeau News Centrafrique
Invitation à suivre la chaine du CNC
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.